dimanche 7 août 2011

Épilogue, Bilingue!!!

C'est aujourd'hui dimanche et je suis revenu à Montréal mercredi matin.
Le retour ne s'est pas fait facilement. Je devais prendre deux vols, un premier de Calgary qui devait m'amener à Toronto et un deuxième à la maison. Le premier vol est parti de Calgary avec deux heures de retard, ce qui m'a fait manquer ma connexion vers Montréal. On m'a transféré vers un vol plus tardif qui devrait arriver à Montréal à 1h du matin, mais après avoir attendu assis dans l'avion pendant plus d'une heure, on nous annonce sur l'intercom que la compagnie est incapable de trouver un pilote pour l'avion (je n'invente rien!!!). Finalement, on nous annonce que notre vol est annulé. Il n'y a maintenant plus de vols disponibles et nous devons nous présenter au comptoir de service à la clientèle pour se faire réassigner un nouveau vol le lendemain matin et recevoir nos coupons d'hôtel. Au comptoir, il y a déjà 40 passagers en ligne et deux agents! Une heure et 20 minutes plus tard, on me réassigne un vol. On m'annonce aussi que je dois récupérer mes bagages pour les amener avec moi à l'hôtel pour la nuit. Arrivé au carrousel de bagages, aucune trace de mon vélo ni de mes sacoches. Le personnel de bagages est aussi utile qu'une vieille gomme collée sur le trottoir. Je décide donc de me diriger sans bagages vers l'hôtel (qui s'appelle le Quality Inn Airport, mais qui est situé à 15 minutes de l'aéroport, on a le sens de l'humour...) et finalement, je me couche à 3h du matin et après avoir mis le réveil à 5h, je me tape un bon 2 heures de sommeil réparateur (...).
Finalement, j'arrive à Montréal le lendemain à 8h30 où mon vélo et mes sacoches m'y attendent, probablement depuis la veille. À la maison à 9h15. Vite, du café. Valérie a décidé de travailler de la maison pour pouvoir venir me chercher et elle se met au travail finalement à 11h. De mon côté, je m'attaque aux bagages.
La boîte est évidemment toute endommagée, mais le vélo semble intact. Je constaterai par contre plus tard que la route avant est faussée et que son disque de frein est aussi voilé. Je réussirai sans mal à remettre la roue en état, mais je n’ai pas encore réussi à remettre le disque à son été initial. J’ai du mal à comprendre comment la roue a pu être tant endommagée. Je soupçonne un employé d’Air Canada d’avoir confondu ma boîte de vélo avec un trampoline.
Le reste de la journée est consacrée à la lessive et au séchage en profondeur du matériel.
Le lendemain, au levé du lit, je monte sur le pèse-personne et surprise agréable, j’ai perdu environ 7kg (15 livres) durant mon voyage. Bon, il va falloir que je travaille fort pour conserver cette perte de poids et surtout, réduire de façon radicale mes portions.
Il ne me reste maintenant qu’à trier mes photos. J’en ai pris plus de 1000 et j’ai un sérieux ménage à faire.

Je n’ai pas vraiment de pensée finale suite à mon voyage. C’est évident que je ne referai pas ce même voyage à nouveau, mais je crois sincèrement que je vais en faire d’autres dans le futur. Probablement dans des endroits un peu moins extrêmes (moins de pluie, moins de montagnes, moins de contrées perdues).

Today is Sunday and I made it home to Montréal on Wednesday morning
Returning home wasn’t an easy task. It should have been, I only had two flights to take, but Air Canada had other plans for me. My first flight from Calgary to Toronto was delayed enough that I missed my connection. I was then rescheduled onto a later flight which should have arrived in Montréal around 1am. However, after sitting on the tarmac for over an hour, the flight attendant announced on the PA that they couldn’t find a pilot for the plane and the flight was cancelled. My fellow passengers and myself proceeded to the customer service desk where 40 passengers were already lined up waiting to talk to the 2 agents and one hour and 20 minutes later, I was rescheduled on a new flight for the next day and had an hotel voucher. After looking fruitlessly for my bike and paniers in the baggage room, I give up (on the staff and the situation) and head for the hotel to get a precious 2 hours of sleep. The hotel is named the Quality Inn Airport Hotel but it’s a 15 minutes drive from the airport. I guess somebody needs a few geography lessons…
I finally made it home the next day. At the airport, my bike is waiting for me as well as the rest of my luggage. I suspect it actually made it there the night before on some mysterious flight, but at that point, I don’t care anymore. Valerie is there to pick me up and we make it home at 9:15. She’s decided to work from home that day. After some coffee and some chatting, she gets to work and I start unpacking.
My bike box is a mess, but the bike seems ok. However, later I will realize that the front wheel is now bent as well as the brake disk. I manage to fix the wheel but the disk seems bent beyond repair. Someone at Air Canada seems to have confused my bike box with a trampoline.
The rest of the day is dedicated to laundry and gear drying.
The next morning (after sleeping for over 11 hours), I get up on the bathroom scale and have a nice surprise: I’ve lost 7kg during the trip (around 15 pounds). Now, I just need to make sure I don’t blow it by gaining it all back. I’m going to have to work on smaller serving size for starters.
The last step will be sorting out my photos. I have over 1000 and I’ll need to do a serious clean up.

No final thought for this trip. I was asked if I’d do it again. Obviously, I wouldn’t do the same trip again, but I won’t say no to doing more extended bike trips in the future, but likely in places with less rain, hills or isolation.




Parmi les citations/questions les plus « spéciales » (dans la langue originale) / Strange quotes or questions:
“Do you know what we call cyclists in Alaska? Meals on wheels, ’cause you can’t outrun a grizzly bear on a bike”
From bikers: “You should get an engine for this bike”
From motorists: “Aren’t you afraid of bears?” Me: “No, I’m a lot more afraid of careless drivers”. “…”
From waitresses in restaurants: “Are you really going to eat all that?”
De la part de touristes français : « Ah, vous êtes québécois! Ça s’entend! »
De la part d’un touriste québécois : « Tu devrais avoir un drapeau du Québec sur ton vélo ». Ben oui, je pensais aussi me dessiner une cible dans le dos et porter un panache d’orignal pendant la saison de la chasse.
From an overweight smoker drinking a large size coke: “I don’t know how you do this”

Bon, comme je suis un super nerd, je n’ai pas pu m’empêcher de compiler quelques statistiques finales.
Some super nerdy statistics, to wrap things up.




Nombre total de kilomètres parcourus

Total number of
kilometres

4 331.0  km

Nombre de jours total

Total number of days

39          

Nombre de jours de repos

Days of rest

2            

Distance moyenne par jour

Average distance per
day

117.1     km

Distance la plus longue dans une journée

Longest distance in
a single day

217.5     km (25-07)

Distance la plus courte dans une journée (sauf les jours de repos)

Shortest distance in
a day (excluding days off)

50.1       km (7-07)

Effort maximum dans une journée (en calories)

Maximum effort in a
day (measured in calories)

9 080     calories (25-07)

Nombre total de calories dépensées

Total number of calories

174 669  calories

Gain d’élévation total

Total elevation gain

34 354   m

Gain d’élévation maximum dans une journée

Maximum elevation
gain in a day

1 935     m (25-07)

Temps total passé en selle

Total time in the
saddle

224h 19m 55s   

Nombre total de coups de pédale (moyenne de 77 rpm)

Total number of
pedal stroke (average of 77 rpm)

1 036 413

Vitesse maximum

Maximum speed

74.8       km/h (28-07)

Vitesse moyenne

Average speed

19.6       km/h

Meilleure vitesse quotidienne moyenne

Best daily average
speed

22.7       km/h (30-07)

Pire vitesse quotidienne moyenne

Worst daily average
speed

15.1       km/h (24-06)



mardi 2 août 2011

Journal de bord, 30 et 31 juillet

Jour 38. Lac Louise - Banff
64 km. 392 m de gain d'élévation

Jour 39. Banff - Calgary
135 km. 555 m de gain d'élévation.

Hier soir, avant de m'endormir et grâce à la magie du iPhone et du 3G (quand ça fonctionne, c'est beau pareil...), j'ai réservé mon vol de retour dans le confort de ma tente. Retour à Montréal mardi le 2 en passant par Toronto. Bon, je n'ai plus le choix, je dois être à Calgary demain soir si je veux avoir le temps de faire mes préparatifs.

Ce matin, le thermomètre indique 0 degrés à Lac Louise. La levée du corps n'est pas évidente et je décide d'aller déjeuner dans un resto du village. J'ai à peine 2 km à pédaler après avoir plié bagages pour me rendre au village à partir du terrain de camping, mais c'est assez pour bien me geler les extrémités. Petit déjeuner et téléphone à la maison pour annoncer mon horaire de retour ("Comment ça 23h40? Un jour de semaine!" Désolé pitou.)

Pour aller de Lac Louise à Banff, il y a 2 chemins possibles. Soit la route transcanadienne qui est une autoroute à voies divisées avec fort volume de trafic; soit la "vieille" route, le "Bow Valley Parkway", route plus sinueuse qui longe la rivière Bow avec beaucoup moins de trafic. Le choix n'est pas difficile à faire, surtout que les paysages seront sans doute plus beaux et j'ai plus de chance de voir des animaux.












La route est en effet très belle et le temps est superbe. Dès que le soleil se lève, la température s'élève rapidement et bientôt, je dois commencer à enlever des pelures. Au cours d'une pause, je rencontre des cyclistes (sans bagages) d'Edmonton et qui sont dans le parc pour la longue fin de semaine. C'est quand même bien d'avoir le parc de Banff à quelques heures de route de la maison et je me verrais très bien venir rouler ici la fin de semaine sur un petit vélo léger.

Je vois un mouflon pour la deuxième fois et cette fois, j'ai le temps de prendre une photo, mais malheureusement, il est sous un pilier de pont, ce qui fait un décor un peu moche. À 10 km de Banff, la vieille route rejoint l'autoroute, mais une belle piste cyclable est disponible et celle-ci m'amène rapidement à Banff.

Rendu en ville, je me dépêche de me rendre au terrain de camping pour être certain de mettre la main sur une place avant que le terrain se remplisse. Ceux qui connaissent Banff, vous vous souvenez sans doute que le terrain de camping est situé en haut d'une montagne. Donc, une bonne côte à grimper sous le soleil de midi. Ouf.

Ils ont de la place, je m'installe, bouffe, douche, lessive et vers 15h, je pars avec le vélo allégé pour aller faire un petit tour à Banff. Si j'avais eu des bonnes bottes, je serais sans doute allé escalader le mont Sulphur, mais j'ai le choix entre des sandales ou des souliers de vélo... Donc, ce sera une petite promenade sur la rue principale. Il y a du monde comme c'est pas possible.











On se croirait la rue Sainte-Catherine un 23 décembre. Je me réfugie dans un pub irlandais pour savourer une Kilkenny (ou deux...) et après un autre bain de foule, je retourne à mon campement pour une petite soirée tranquille. Première journée sans pluie depuis longtemps.

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Dimanche






Ce matin, je suis réveillé super tôt, un peu énervé par ma dernière journée de route. À 6h, le soleil à peine levé, je suis déjà en train de rouler. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas vu un seul wapiti. Je me souviens de ma visite il y a une dizaine d'années et il y en avait partout, littéralement. J'espère donc en voir enfin, mais non, pas un seul. Aucune idée où ils sont rendus. Et pourtant, il y en avait des milliers auparavant.






Pour quitter Banff vers le sud, jusqu'en 2009, les cyclistes devaient emprunter l'autoroute transcanadienne jusqu'à Canmore, mais en 2010, une très belle piste cyclable a été aménagée et celle-ci, longue de 25 km, longe la route en passant par la forêt à l'occasion. À voir le volume de camions qui, déjà, circulent sur la route à cette heure, je suis bien content de pouvoir en profiter. Rendu à la limite du parc, soit 5 km avant la ville de Canmore, la piste cyclable s'arrête brusquement et je dois continuer sur l'accotement jusqu'à la première sortie.

À Canmore, je fais une pause déjeuner et je poursuit par la vieille route 1A, aussi nommée la Bow Valley Trail. La route est superbe et à mesure qu'on quitte les Rocheuses pour entrer dans les prairies, le paysage change graduellement. J'ai parfois l'impression de rouler au Vermont. De plus, comme c'est dimanche matin, il y a très peu de trafic et les quelques automobilistes sont très courtois et patients. Les forêts de conifères sont remplacées par d'immenses pâturages où on peut parfois voir du bétail au loin. Il ne manque qu'un troupeau de bisons, mais apparemment, j'aurais du aller plus au nord, selon ce qu'un guide local m'avait dit.

À un certain moment, je retourne et prend une dernière photo des montagnes qui disparaissent graduellement vers l'ouest.






En chemin, je rencontre les seuls cyclo-touristes de la journées, un couple d'allemands qui vont de Calgary à Vancouver. Comme je n'ai pas le droit de transporter d'aérosols en avion, je leur offre ma canette de poivre de cayenne contre les ours. Sauf qu'au lieu de les rassurer, je crois que je leur ai fait un peu peur. J'ai beau leur expliquer que c'est comme une police d'assurance, personne ne veut en avoir besoin, mais on est bien content de l'avoir quand une situation se présente, rien n'y fait. Je pense que j'ai gâché la quiétude de leur voyage, oups.

Arrivé à Cochrane, qui est en fait une banlieue de Calgary, j'arrête pour luncher et j'attaque mon dernier droit, avec une quarantaine de kilomètres restants. Pour quitter Cochrane, surprise: une loooooongue montée imprévue. 4 km de grimpe à 8% sous le soleil de midi. Heureusement que les bouteilles sont pleines d'eau fraiche.

Arrivé en haut de la colline, j'aperçois au loin la forme des gratte-ciels du centre-ville de Calgary et je peux aussi voir la forme distincte des rampes de saut à ski, vestiges des jeux olympiques d'hiver (de 1984?). Et là, soudainement, ça me frappe comme une tonne de briques. J'ai réussi, je suis rendu! Je repense aux doutes que j'avais les premiers jours en Alaska et là, j'ai un sérieux moment émotionnel et je dois m'arrêter quelques minutes pour me reprendre.

À mesure que je m'approche de Calgary, la route s'élargie (une voie, puis deux, puis trois) et le trafic augmente proportionnellement. Bientôt, ça devient dangereux de rouler même sur l'accotement et je décide de passer plutôt par les plus petites rues pour me rendre à mon motel. Sauf que Calgary est vraiment conçue pour les voitures. Avec l'aide de mon GPS et de mon téléphone, je réussie à me trouver un chemin en zigzag et j'arrive finalement à destination vers 14h. Fini!

Mais bon, pas vraiment le temps de me reposer. Je dois me trouver une boîte pour emballer mon vélo et ça se trouve uniquement dans un magasin de vélo. Je pars donc à la recherche d'une boutique et les deux premières sont fermées le dimanche. Je fini par me rendre au centre-ville au magasin MEC. Ils sont ouverts, ils ont une boîte pour moi et ils prennent mon vélo pour la nuit pour nettoyer tout le rouage d'entraînement.

Je repars donc à pied avec ma boite. Très mauvaise planification de ma part. Je suis encore habillé en vélo (souliers de vélo, cuissard, maillot), je n'ai pas de sac à dos (je dois donc trainer mes trucs dans les mains en plus de la boite). Impossible de marcher jusqu'à mon motel situé à 10 km du centre-ville. Je me rend donc à la station de train léger (un hybride entre le tramway et le train de banlieue), car une ligne peut m'amener à proximité de mon motel. J'ai besoin d'un ticket, mais les machines distributrices ne prennent que la monnaie. Pas de billets, pas de cartes de crédit. Il semblerait que la ville de Calgary est encore en 1973. Je n'ai que des billets de 20$ sur moi. Je me dit, pas de problème, je vais me trouver un commerce pour demander de la monnaie. Sauf que Calgary un dimanche, c'est aussi animé que La Ronde en février. Rien d'ouvert. Quel beau spectacle je fait: un mec habillé en vélo qui transporte une grosse boîte de vélo et qui erre dans un centre-ville désert à la recherche de monnaie pour acheter un ticket de transport en commun. Je me dis: bon, c'est inutile, je vais prendre un taxi. En bon montréalais, je m'installe sur le coin d'une rue en me disant que je vais en attraper un au vol. À Montréal, ça prend environ 30 secondes trouver un taxi. Ici, les chauffeurs me regardent d'un air bizarre quand je lève le bras et poursuivent leur route! Après 10 minutes d'insuccès, je prend mon téléphone et j'appelle directement une compagnie de taxi. On me dit ok, 10 minutes. 20 minutes et 2 rappels plus tard, le taxi se présente et me dit: "Non non, la boîte est trop grosse, ça n'entrera pas. Ça prend une minivan." Et il ne veut même pas essayer de la faire entrer. Je lui répond, "Ok, est-ce que vous pouvez appeler la centrale?" et il me répond non, appelez vous-même. Après l'avoir copieusement envoyé chier, je repars avec ma boîte. Finalement, je trouve une tabagie ouverte, j'achète quelque chose et je repars avec ma précieuse monnaie, j'achète un ticket et je réussi à prendre la train vers mon motel. Ironie, à la station d'arrivée, toutes les machines distributrices de tickets prennent les cartes de crédit. Finalement, j'arrive au motel à 17h30. Trois heures et demi de perdues pour trouver une boîte!

Après une bonne douche, je retrouve ma bonne humeur. Je trouve un bon restaurant et je me paye un souper de célébration. Gros steak de boeuf de l'Alberta, pétoncles, vin et scotch. Hmmm. Bon, à partir de demain, fini les repas d'ogres, il faut que je revienne à une alimentation plus raisonnable, mais pour ce soir, je suis bien content de fêter ma réussite.

Chanson du jour: "Envoye à maison" de Jean-Pierre Ferland

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Lundi 1er août

Ce matin, je me rend en premier dans une quincaillerie acheter du ruban adhésif pour sceller ma boîte ainsi qu'une bonne provision de "Tie-Wraps" pour bien attacher le tout. Ensuite, retour au centre-ville pour récupérer mon vélo chez MEC, petite promenade au centre-ville (tout est encore fermé, c'est jour férié) et retour tranquille vers mon motel. Je m'attaque à l'emballage du vélo et je constate rapidement que la boîte qu'on m'a donnée est beaucoup plus petite que celle que j'avais à l'aller. Finalement, je réussi à tout faire entrer, mais je dois enlever beaucoup plus de composantes et le puzzle est beaucoup plus complexe. À un certain moment, on frappe à la porte et c'est la femme de chambre qui vient faire le ménage. À ce moment, mon vélo est en pièces détachées partout dans la chambre avec mes bagages etalés sur le lit et le plancher. La femme de chambre lève les yeux aux ciel d'un air découragé et je lui dit que je vais me contenter de serviettes propres pour aujourd'hui, pas besoin de faire la chambre. Je me prend une note mentale de laisser un bon pourboire le lendemain...

4 heures plus tard, le vélo est rangé dans la boîte avec des bagages dans tous les trous disponibles, la boîte est renforcée avec des morceaux de carton aux endroits stratégiques et des tie-wraps pour garder le tout en place, Scellée avec du ruban canard et du ruban de déménagement. Une oeuvre d'art qui doit peser 35kg.

Petit souper au vietnamien et soirée télé tranquille.

Chanson du jour: "Demain matin, Montréal m'attend" par Louise Forestier

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Mardi 2 août

Comme mon vol doit quitter Calgary à 15h et que je dois libérer la chambre à 11h, je prend tout mon temps le matin et finalement, je quitte la chambre à 11h10. Taxi à l'aéroport (j'insiste pour que la réceptionniste du motel appelle une autre compagnie de taxi que celle d'hier) et après m'être enregistré, je dois aller porter ma boîte de vélo au scanner pour bagages volumineux. La préposée me demande si j'ai des bonbonnes de CO2 (pour gonfler les pneus de vélo) et soudain, un doute m'assaille. Je prend un air innocent et je répond non. La machine à rayons X est implacable et la préposée m'annonce qu'il va falloir ouvrir la boîte pour enlever les bonbonnes. 4 heures d'emballage. Nooooooooooon! Finalement, grâce à l'image au rayons X, on est capable de localiser les bonbonnes avec précision et en faisant une incision chirurgicale dans la boîte juste au bon endroit, je réussi à enlever les bonbonnes sans trop détruire mon oeuvre. Ouf, échappé belle.

Mon vol de départ est finalement retardé d'une heure et j'en profite pour finaliser ce billet.

Chansons du jour:
"Montréal", de Ariane Moffatt et une autre du même titre de Beau Dommage et "Je reviendrai à Montréal" de Robert Charlebois.
J'aurais bien ajouté l'excellent "Montréal -40" de Malajube, mais j'ai pas envie de m'attirer de malheurs météorologiques...

À bientôt.

dimanche 31 juillet 2011

Journal de bord. 28 et 29 juillet

Jour 36. Jasper - Rampart Creek
145 km. 1227 m de gain d'élévation.

Jour 37. Rampart Creek - Lac Louise
126 km. 1342 m de gain d'élévation




Départ de Jasper de la maison de chambre assez tôt après une petite bouchée. J'ai l'intention d'arrêter à un site près des chutes Athabaska pour un vrai déjeuner. À partir de Jasper, la route longe d'ailleurs la rivière Athabaska vers sa source en aval (c'est-à-dire le glacier du meme nom). En roulant, je fais un petit calcul mental et je réalise qu'il ne me reste sans doute que 4 jours avant d'arriver à Calgary!
Arrivé à la chute, je me souviens tout d'un coup quelle est l'espèce exotique la plus courante dans les rocheuses. Non, ce n'est pas l'ours, ni le wapiti ou la chèvre de montagne. Ce sont plutôt les touristes japonais, qui se déplacent en troupeau de 50. La mâle est facilement reconnaissable à son appareil photo dernier cri de 5000$ en mode automatique tandis que la femelle arbore une espèce de protubérance en forme de visière qui dépasse de 50 cm vers l'avant. Je me retrouve à nouveau le sujet de plusieurs photos, le cyclo-touriste étant apparemment une espèce rare au Japon.




Après un vrai petit déjeuner sur une table éloignée du zoo, je repars l'ascension tranquillement. Je commence aussi à rencontrer, en sens inverse, des cyclistes qui voyagent sans aucun bagages. Un peu plus loin, je croise leur camionnette de support qui passe la journée à suivre le groupe de cycliste pour leur fournir du soutien, comme de l'eau, de la nourriture et des réparations au besoin. La camionnette transporte aussi les bagages d'un hôtel à l'autre. J'aurais du penser à ça il y a quarante jours...




Plus loin, je rattrape un petit groupe de 3 vélos qui voyagent chargés. On prend tous une pause en haut d'une pente et on fait connaissance. Une famille de français qui sont partis d'Edmonton et vont jusqu'à Buenos Aires. Moins extrême que l'Alaska à la terre de feu mais très respectable quand même, surtout considérant le groupe: Papa est sur une vélo tandem (les modèles européen où le "passager" est assis en avant du cockpit, on en voit parfois ici avec une personne handicapée assise à l'avant) avec sa plus jeune fille à l'avant. Maman est sur l'autre tandem avec le fils assis à l'avant. La fille ainée, qui n'a pas plus de 9 ou 10 ans, est sur son propre vélo, avec sacoches et tout. J'ai pris une photo du convoi, mais avec l'autre appareil. À voir bientôt. En tout cas, quelle famille et quel projet! 16 mois sur la route en famille.




Je poursuit ma route et j'arrive à un plateau d'une dizaine de kilomètres avant d'affronter la montée finale du col, qui me mènera jusqu'au glacier Athabasca. Le vent glacial descend de la montagne en rafales et je parcours l'étendue du plateau à 12-15 km/h. J'arrive enfin à la montée finale. 400 m d'ascension en quelques kilomètres. La pente varie entre 8 et 12%, sans aucune relâche.



Et là, pour la première fois depuis Anchorage, je suis battu par une ascension et je dois mettre le pied à terre pour reprendre mon souffle. 2 autre fois pendant cette montée, je devrai prendre une pause. Jusqu'à maintenant, chaque fois que je grimpais, je me faisais un point d'honneur de ne jamais prendre de pause avant d'arriver au sommet. Mais celle-là a raison de moi.




J'arrive enfin au sommet, où il me reste encore 6 km avant d'atteindre le glacier. Le vent glacial transporte maintenant de la pluie froide et ma progression est pathétique. Mais j'arrive enfin au glacier et je m'arrête au centre d'accueil pour une pause. Je constate que le glacier a encore reculé depuis la fois où je l'ai vu il y a une dizaine d'années. Je rencontre une de ces cyclistes sans bagages et elle m'explique comment fonctionne l'agence. Elle me dit que ce soir, elle et son groupe dorment à l'hôtel du glacier. Je savais même pas qu'il y avait un hôtel à cet endroit. Par curiosité, je vais à la réception et je me renseigne sur le prix d'une chambre. La préposée me répond que c'est 250$ en basse saison, mais en ce moment, c'est 350$. Elle me jette ensuite un regard dédaigneux et ajoute: "De toute façon, l'hôtel est plein ce soir". Charmant. J'affronte aussi des hordes de touristes japonais. Je suis bien content d'y être déjà allé dans le passé, je ne me serais pas senti le courage d'aller me promener en autobus avec ce troupeau.




Mon projet initial était de m'arrêter au sommet du col où se trouve un terrain de camping, mais le temps est tellement hostile que je décide d'ajouter 40 km pour descendre en bas du col où se trouve un autre camping. Au moins, même s'il y pleut, il va faire moins froid.



Rendu au camping, je rencontre Chris, un travailleur humanitaire de Fredericton qui prend une vacance avec sa conjointe entre deux missions. Il a pitié de moi et m'offre sa dernière bière et plus tard, un demi melon, un luxe rare en vélo. Après souper, je vais porter ma bouffe dans les casiers à l'épreuve des ours fournis par le camping et je rencontre un groupe de trois cyclistes qui voyagent vers le nord et qui se sont rencontrés la veille. Allan vient de Californie et se dirige vers Vancouver, Susan est néerlandaise et est partie de Calgary pour aller vers Edmonton et Sara vient de Portland en Oregon et n'est pas tout à fait certaine de où elle va. Bref, un groupe hétéroclite qui sont bien impressionnés qu'un "vieux" comme moi (ils sont tous dans la vingtaine) ait roulé depuis l'Alaska. On passe finalement le reste de la soirée sous leur abri cuisine (il pleut toujours) et quand je retourne à mon coin qui est plutôt désert, je décide de monter ma tente dans l'abri-cuisine. Au moins, je serai un peu au sec. Durant la nuit, je suis certain d'entendre un glissement de terrain venant de la montagne voisine. Assez bizarre.

Le lendemain matin, je décide de retourner rejoindre les 3 cyclistes et on déjeune ensemble. Je repars ensuite dans ma direction, toujours sous la pluie. Les sommets les plus élevés sont couverts d'ume neige fraiche, ce qui confirme mon impression que j'avais eu au sommet du col la veille.








J'arrête à un resto prendre un deuxième déjeuner (j'ai le droit, bon) et je rencontre Rich, de l'état de Washington. Dans la soixantaine, il a commandé un vélo de cyclo-tourisme et prévoit un voyage pour l'an prochain. Il a mille questions pour moi. Au bout de 20 minutes de questions, je lui offre mon courriel qu'il accepte avec empressement.




Le reste de la journée, je franchis un deuxième col, le sommet Bow. Même hauteur que le col précédent, mais cette fois, je le grimpe sans problème. En chemin, j'ai une pensée en me disant que c'est ma dernière grosse ascension du voyage.



Je descend vers Bow Lake et poursuit ma route vers Lac Louise.












Quand je me présente au terrain de camping, je vois la pancarte "complet", mais on m'avait déjà dit que les terrains gardent parfois quelques emplacements en réserve pour les cyclistes. Je fais donc la file derrière les motorisés et quand j'arrive à la guérite, on me dit que non, le terrain est complet. On m'explique qu'il y a un autre terrain à 15 km au sud de Lac Louise. Bon, comme il pleut toujours, je décide d'aller prendre un café au village et avant de reprendre la route, je me rend au kiosque de Parcs Canada. Je jase avec un employé et il me demande si je suis au camping du Lac Louise. Je lui dit non et lui explique. Instantanément, il se choque noir et prend le téléphone pour parler au superviseur du camping. Deux minutes après, il me dit: "présentez-vous au camping, ils ont un emplacement pour vous". Quand j'arrive au camping, encore une file de motorisés, sauf que cette fois, un employé sort de la guérite pour m'inviter à passer devant la file en me donnant du "Mister" long comme le bras. Bref, je ne sais pas c'était qui cet employé au centre d'information, mais il a du poids, c'est évident!

Je m'installe et pas longtemps après, un couple de cyclistes allemands me demandent si je suis prêt à partager mon site. Pas de problèmes et ils s'installent. Comme il n'est que 17h30 et que la pluie a enfin cessée, je décide d'ajouter une petite promenade au Lac Moraine, 15 km dont 11 en montant, mais comme j'ai laissé mes bagages au camping, la montée est super agréable. Je monte en 55 minutes et je redescend en 25!




Quand je revient à mon site, les allemands dorment déjà. Je soupe et je vais aussi me coucher. Au moins je sais qu'il n'y aura pas d'ours ce soir, les ronflements de l'allemand feraient peur à un chameau!

Demain samedi, je descend vers Banff et dimanche, dernière journée de route pour arriver à Calgary en fin de journée.

vendredi 29 juillet 2011

Compte-rendu, 28-29 juillet

Jour 36. Jasper - Rampart Creek
145 km. 1227 m de gain d'élévation.

Jour 37. Rampart Creek - Lac Louise
126 km. 1342 m de gain d'élévation.

Je n'ai pas assez de batteries dans mon iPhone ni assez de bande passante pour publier des photos. Je fais donc un petit compte-rendu en attendant de publier un journal complet.

Hier, parti de Jasper en matinée. Roulé en montant toute la journée. Arrivé au sommet du col de Sunwapta à 2030 m. Il fait tellement froid, il neige presque. Mais il pleut plutôt. Je décide de descendre le col et je campe à Rampart Creek.

Aujourd'hui, je me rend à Lac Louise, beaucoup de problèmes à me trouver une place pour coucher, mais finalement les astres s'alignent et je suis au camping du Lac Louise. Montée vers le lac Moraine avant de souper, ce qui ajoute 30 km à ma journée ainsi que 350 m de gain d'élévation.

Aujourd'hui, c'était aussi la 17e journée consécutive pendant laquelle il pleuvait au moins 30 minutes. 32 jours avec de la pluie sur 37, si mes calculs sont bons. Couac couac.

Demain, objectif: me rendre au moins à Banff et tenter de trouver un camping (c'est une longue fin de semaine dans l'ouest canadien). Sinon, je continue jusqu'à Canmore ou Kananaskis. Dimanche, je roule jusqu'à Calgary. Lundi, emballage du vélo et mardi, retour à Montréal. En tout cas, c'est le plan.

jeudi 28 juillet 2011

Journal de bord. 27 juillet.

Jour 35. Robson Prov. Park - Jasper.
92 km. 408 m de gain d'élévation.

J'ai réussi à me lever tôt ce matin. Enfin, je dv rais dire que la pluie s'en est chargée. Mais malgré tout, je peux quand même plier bagages pendant une accalmie. Je suis donc sur la route dès 6h15 ce matin. J'ai l'intention de prendre mon temps et d'arriver quand même tôt à Jasper.

1 km de route sur le plat et déjà, je dois affronter une bonne montée. Au point où j'en suis rendu, les montées ne me font plus peur du tout, mais sans avoir pu rouler un peu pour me réchauffer, ça commence quand même raide.





Rendu au sommet, je peux voir à l'horizon de gros nuages et de la pluie, mais comme j'ai le vent de dos, j'espère que les averses voyageront plus vite que moi. Comme je roule quand même à un bon rythme, je peux constater que je suis tranquillement en train de rattraper les averses. Au début, c'est la chaussée mouillée, mais plus loin, ce sont les voitures qui roulent en sens inverse qui sont mouillées. Je suis rendu à ce moment sur les rives du Moose Lake. Bien qu'il n'y ait pas de halte routière proprement dite, il y a un petit endroit pour mettre des bateaux à l'eau. L'endroit est désert et donc parfait pour une pause déjeuner. Pour pouvoir partir plus vite, je n'avais pas pris de vrai déjeuner au camping et là, je commence à avoir faim pour vrai. Je me fait chauffer de l'eau pour du gruau instant (ma recette s'améliore de jour en jour, j'y ajoute maintenant des raisins secs et des dattes déchiquetées) et un café. Juste comme je commence à relaxer, un convoi de 3 camionnettes tirant chacune une immense roulotte décide de s'arrêter pour une raison obscure. Tout le monde sort, fume, parle fort et examine un des essieux de la roulotte. Scène typique: tous les hommes manipulent la même pièce de l'essieu d'un air connaisseur, font hmm hmm et s'éloignent sans avoir rien fait. De toute évidence, ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font, mais c'est important de toucher l'essieu d'un air expert. Le pire, c'est que tout ce temps, les camionnettes laissent leur moteur diesel tourner au ralenti, juste sous la pancarte qui annonce "BC is idle free". Probablement les mêmes personnes qui se plaignent que l'essence coute cher et que le gouvernement devrait faire quelque chose. Bref, la quiétude du moment en prend pour son rhume. Je décide de me ramasser et de repartir. J'ai presque envie de manipuler l'essieu avant de partir, mais comme je suis en minorité...





Je rencontre un autre cycliste,
un Autrichien parti de Toronto vers Vancouver et qui ne savait pas que les vents dominants au Canada soufflaient vers l'est. Maintenant, il le sait. Il est parti à la mi-mai et le vent le freine depuis ce temps.

Plus loin, je me fais dépasser par un camion transformé en mini motorisé avec une immatriculation européenne. Je l'avais déjà remarqué deux jours plus tôt alors qu'il m'avait dépassé dans une côte en route vers McBride. Difficile de ne pas le remarquer. Le véhicule est de toute évidence de fabrication artisanale, les plaques sont européennes, il roule à 80 km/h alors que tout le monde, même les plus gros VR, roulent tous à 110-120. Dernier détail, le volant est à droite ce qui fait que quand il me dépasse la première fois, je peux voir le visage du chauffeur de près. Bref, il m'avait dépassé entre Prince George et McBride, je lai vu à McBride, hier, je lai aperçu dans une halte routière et ce matin, il me dépasse à nouveau. Ça veut donc dire qu'il progresse au même rythme que moi. En plus, aujourd'hui, au moment où il me dépasse à 80 km/h, il est suivi par une file d'une dizaine d'autres véhicules qui ont tous l'air super frustrés. Je suis tellement content que je lui envoie la main. Environ 5 km plus loin, je le vois stationné sur le côté de la route et je décide de m'arrêter pour le rencontrer. C'est un italien retraité qui s'appelle George (en tout cas, l'équivalent italien de George) et il a fait transporter son camion par bateau vers Buenos Aires et il remonte les Amériques vers le nord depuis 3 ans. il m'offre du café et finalement, on jase pendant environ une heure de voyages, de vélo, de camping, de météo et de bouffe. Il parle anglais avec un très fort accent. À un moment, nous avons cette conversation un peu surréelle:
(lui) - I haven't been able to find some sticks.
(moi) - What do you mean sticks?
- You know, I want some big sticks
- I don't understand
- Big sticks to eat. I want to eat some big sticks.
- Eeeeeeeh?
- You know, sticks from the cow?
- Ahhh, you mean steaks!
- Yes, that's what I said, sticks.
- Ooookay
Bref, un bonhomme super sympathique. J'espère le croiser à nouveau. J'ai vu son camion à Jasper, mais aucune trace de lui. Sans doute parti trouver une boucherie. Comme on va dans la même direction, il va sans doute me dépasser encore sur la route demain.





Seule ombre au tableau, le temps qu'on parle, une averse nous rattrape et je passe l'heure suivante à pédaler sous la pluie, qui est suivie immédiatement par un beau dégagement.





J'arrive enfin en Alberta, dernière province de mon voyage. Cérémonial habituel, on prend une photo ou deux, on change d'heure et on poursuit. J'ai quitté le bassin versant du Pacifique et je suis maintenant dans le bassin versant de l'Arctique.





Arrivé à Jasper, je me met en quête d'hébergement. Les options habituelles sont hors de prix mais je me souvient qu'on peut trouver des chambres à louer dans des maisons privées à des prix raisonnables. Je fait plusieurs recherches infructueuses et je tombe entre autres sur la même maison de chambre où on avait dormi lors d'un voyage il y a plusieurs années. Oui Valérie, Lyne et Benoit, la même madame italienne qui voulait être certaine qu'on étaient tous mariés avant de nous louer son appartement.

Finalement, je trouve ailleurs pour pas cher et je pars explorer la ville. Je prend ça mollo car demain, j'ai une de mes plus grosses journées qui m'attend, 120 km, mais surtout l'ascension du col de Sunwapta, dont le sommet est à 2063 m, une montée de plus de 1050 m par rapport à Jasper. Autant dire que je vais monter toute la journée. Si j'atteint mon objectif demain, je dois franchir environ la même distance et grimper un autre col aussi haut pour me rendre au Lac Louise le lendemain. Mais bon, ça fait 35 jours que je me prépare pour ça!

mercredi 27 juillet 2011

Journal de bord. 26 juillet

Jour 34. McBride - Robson Provincial Park
91 km. 597 m de gain d'élévation.

Après la journée d'hier, j'ai pris ça pas mollo aujourd'hui. Je suis parti assez tard de McBride. Je savais que j'avais une courte distance et que la foute serait assez plate. En effet, toute la journée, la route a suivi la rivière Fraser. Je remonte tranquillement cette rivière depuis hier et je devrais normalement atteindre sa source demain, juste avant que
j'atteigne le "continental divide" (oui, un autre). Le Fraser traverse toute la Colombie-Britannique et se jette dans le Pacifique à Vancouver.





Mais il n'y a pas doute, je suis rendu dans les Rocheuses.






La route aujourd'hui s'est passée sans histoire. Un bon vent de dos m'a bien aidé et il a bien sur plu une partie de l'avant-midi. J'ai roulé à bon train jusqu'à Tête Jaune Cache, la jonction entre le Yellowhead Highway et la route 5, qui descend vers Kamloops. En chemin, j'ai rencontré un cycliste de l'Oregon, James, qui se dirige vers l'Alaska. Comme d'habitude, on échange des trucs et on parle de la route qui nous attend. Il me demande même des nouvelles de Salva, l'espagnol que j'ai rencontré quelques jours plus tôt. James a rencontré un autre cycliste à Jasper et il lui a demandé de faire un message à Salva quand il le verra! Finalement, c'est une petite communauté!





Petit lunch à la halte routière sur la rive de la Fraser et j'attaque le seul col de la journée. Au sommet, un petit parc à la mémoire de Terry Fox et une vue imprenable sur le mont renommé en son honneur.




Je redescend et j'arrive au parc Robson vers 15h. Le sommet de la montagne est couvert mais on peut quand même bien juger de sa grandeur.









Le camping est très beau et je prend bien mon temps. En fin d'après-midi, par curiosité ou par masochisme, je décide de suivre un petit chemin de montagne qui traverse le Fraser et qui me permet de me rendre au chemins de fer qui passent à flanc de montagne.




En plus, j'ai une très belle vue sur le mont Robson, de l'autre côté de la vallée.




Le premier rail va vers Prince Rupert. 150m plus loin (et plus haut), le deuxième va vers Vancouver. Mon timing est parfait, le train "Mountaineer" passe à ce moment vers Jasper (j'ai pas de photo du train, j'ai pris un vidéo plutôt). En revanche, je suis sur au moins 500 photos de touristes, c'est certain.




À l'heure du souper, je me fais adopter par un petit gars qui sillonne le camping avec son BMX. Il est fasciné par mon vélo, par ma petite tente, par mes sacoches de vélo et par ma bouffe lyophilisée (je lui ai dit que c'était de la nourriture d'astronaute). Lui me raconte qu'il est de Slave Lake en Alberta et que sa famille a perdu sa maison dans les grands feux de forêts du début de l'été. Sa famille a sauvé la roulotte et ils prennent des vacances en attendant de ravoir une maison.

En passant, si jamais vous voulez entendre de la musique country, venez faire du camping avec moi dans un terrain public. Succès garanti.

Demain, une autre journée relativement modeste. 85 km vers Jasper qui va débuter raide avec une ascension de 250 m. J'espère arriver assez tôt à Jasper pour profiter un peu de la journée. Valérie, Benoit et Lyne, si je vais au restaurant Earl's de Jasper, pensez-vous que la serveuse va se souvenir de moi?

Selon mes calculs, il me reste moins de une semaine avant d'arriver à Calgary.






mardi 26 juillet 2011

Journal de bord, 25 juillet

Jour 33. Prince George - McBride
218 km. 2041m de gain d'élévation.

Ce matin, je n'étais pas parti avec l'idée de faire une telle distance. Étant à 220 km de McBride, j'avais comme idée de me rendre soit au parc provincial de Purden et de faire une grande journée le lendemain ou simplement de me rendre quelque part à mi-chemin pour diviser la distance en deux. Finalement, j'arrive au parc à 11h30 et aprés avoir mangé, je repars sous une belle température. À ce moment, l'idée de faire toute la distance commence à me trotter dans la tête. Après tout, j'ai déjà fait 200km dans une journée, mais c'était sans bagages et en terrain plat. Là, mon vélo chargé pèse plus de 35kg et j'aborde les rocheuses aujourd'hui, donc le terrain valloneux des derniers jours va être remplacé par de la vraie montagne.







Je commence donc à faire des calculs dans ma tête. Nombre de km à faire, vitesse moyenne, nombre de côtes, dénivelé anticipé et heure du coucher de soleil. C'est possible mais c'est assez juste. Je me dis, bof, je vais rouler et on verra.

Plus la journée avance, plus je me dit que je vais le faire et rendu à 17h, je suis rendu convaincu que je dors à McBride ce soir.

Quand j'ai un objectif précis de distance en tête, je fais beaucoup de mathématiques dans ma tête. Durant la première moitié d'un trajet, je fonctionne avec des pourcentages pour m'encourager. Si j'ai prévu faire 120km par exemple, à 12km, j'ai 10% de fait. À 30km, 25% et ainsi de suite jusqu'à 50%. Je trouve que c'est plus motivant de penser en pourcentage pour la première moitié. Pour la deuxième moitié, je pense plutôt en terme de nombre de kilomètres restant. J'ai dans ma tête des endroits et je connais leur distance par rapport à la maison. Par exemple, quand il me reste 55km, c'est comme la distance à partir du traversier à Hudson. 35km, Sainte-Anne-de-Bellevue; 25km, boul. St-Charles; 20km, la maison des beaux-parents; 13km, Dorval; 8km , Lachine; 4km, le viaduc du boul. Angrignon. Et voilà, je suis rendu à la maison. Comme ce sont des distances avec lesquelles je suis familier, ça facilite les longues distances.

J'égrène donc les kilomètres tout au long de la journée, monte, descend. Les paysages qui étaient agricoles depuis quelques jours redeviennent montagneux et je recommence à voir des cimes enneigées. Je constate aussi une baisse significative du trafic depuis Prince George. Je ne sais pas si c'est à cause de la semaine plutôt que la fin de semaine, mais c'est certainement plus tranquille. Une chose habituelle est par contre au rendez-vous: la pluie. En milieu d'après-midi, le ciel commence à se couvrir et je pédale sous une successions de courtes averses entrecoupées de soleil. Habille, déshabille, habille, etc. Finalement, vers 18h, j'ai droit à un violent orage. Je suis entouré d'éclairs dont j'entends le tonnerre presque immédiatement, heureusement que suis entouré d'arbres immenses. La pluie est tellement dense que je ne peux distinguer plus de 100m devant moi. Comme je suis en pleine forêt, pas de bâtiments, pas de granges, de chalets ou rien. Je n'ai qu'une option, continuer à rouler. J'installe des lumières clignotantes sur le vélo et je continue à rouler. À un certain moment, la grêle se met de la partie. Heureusement, ce ne sont pas des balles de golf, mais ça pince quand même. Ca dure un bon 30 minutes et tout le reste de la soirée, ce sera une succession d'averses et d'orages plus modestes jusqu'à ma destination.







Bref, je suis parti de Prince George à 8h le matin et je suis arrivé à McBride à 20h45, 30 minutes avant le couché du soleil. Selon mon GPS, j'aurais dépensé plus de 9000 calories. À voir la façon dont j'ai engouffré mon plat de pâtes au resto, je ne serais pas surpris.

Aujourd'hui, programme modeste. 80km jusqu'au parc provincial du mont Robson. Le mont Robson est la plus haute montagne des rocheuses canadiennes.

lundi 25 juillet 2011

Journal de bord. 23 et 24 juillet

Jour 31. Burns Lake - Vanderhoof
131 km. 566m de gain d'élévation.

Jour 32. Vanderhoof - Prince George
101 km. 508m de gain d'élévation.

Bon, il suffisait que je me plaigne hier pour que le beau temps revienne. J'ai eu droit à une très belle journée aujourd'hui. Beau soleil, pas trop chaud et j'ai même eu droit à un vent de dos cet après-midi.

Donc, départ ce matin de Burns Lake et les jambes sont en grande forme. De plus, je sais déjà que le profil de route sera relativement plat toute la journée, avec seulement quelques bosses. Après un bon déjeuner, je me met en route.

De Prince Rupert (où je ne suis pas allé) jusqu'à Prince George, où je serai demain, la route longe grossièrement une voie de chemin de fer qui appartient au CN et qui correspond au tracé original du Grand Trunk. Toute la journée, il y passe des trains de marchandise et VIA Rail y fait passer une train par jour, entre Jasper et Prince Rupert. Sur le site de VIA Rail, c'est la ligne en jaune à gauche de la carte. Je n'ai pas vu de train de passager mais j'ai eu droit à un très long train composé de centaines de wagons contenant du charbon. J'ai même passé un lieu historique près duquel le dernier clou ("The last spike") a été planté lors de la construction du grand trunk. Je ne sais pas s'il était en or, comme dans l'album de Lucky Luke (lequel déjà?).

J'ai arrêté pour le lunch à Fraser Lake dans un Subway (c'est plein de civilisation partout depuis 3 jours) et finalement, un 12", y a rien là. Après mon lunch, juste comme je viens pour partir, je croise 2 autres cyclistes. J'essaie d'engager la conversation, mais ils ne sont pas très jasants. Je poursuit donc ma route et rendu 10km plus loin à une halte routière, je décide de faire une sieste. Il est assez tôt, je digère et il fait beau. Matelas de sol, oreiller improvisé, lecteur MP3. Petit dodo d'une heure au soleil.
Quand je repars, il est 15h et il me reste environ 40km avant Vanderhoof. Je roule à un bon rythme et bientôt, je rattrape les 2 cyclistes que j'avais vus plus tôt. Cette fois-ci, ils sont beaucoup plus loquaces. Il y a Greg, de la Caroline du nord et Salva (?) de l'Espagne. Ils sont tous les deux des YMCHTA, ils se sont rencontrés sur la route et ils ont décidé de faire un bout de chemin ensemble. Ils sont très sympathiques et finalement, on fait les derniers 25km jusqu'à Vanderhoof ensemble. J'avais oublié le plaisir de rouler en groupe. On jase, on se coupe le vent et on admire mutuellement nos montures. Eux ont déjà trouvé un lit pour dormir grâce au site warmshowers.org. J'ai déjà essayé quelques fois, mais à date, j'ai pas été chanceux. Comme ils vont dans la même direction que moi jusqu'à Banff, on risque de se croiser à nouveau au cours des prochains jours.

À Vanderhoof, il n'y a pas vraiment d'attraction touristique, mais partout, on se vante que c'est le centre géographique de la Colombie-Britannique. Êtes-vous aussi excités que moi là?

De mon côté, je me dirige vers le camping municipal qui est très bien, quoiqu'assez bruyant. Le gérant du camping, Dave, est très sympathique et quand vient le temps de payer, il a avec lui un "quiz book" de 200 pages. Il me demande de choisir une page au hasard et il me dit que si je peux répondre correctement aux 10 questions de la page choisie, j'ai mon site gratuit. 8 questions réussies et je paie 10$. Moins de 8 et je paie le plein prix. Finalement, j'ai manqué 2 questions. La capitale de la République Centrafricaine? Allez, sans tricher et sans wikipedia? L'autre question que j'ai manquée, je ne suis pas très fier, c'était une question sur les Beatles. J'ai tellement honte, je n'ose pas dire quelle était la question. Mais au moins j'ai eu celle sur la signification de la racine de mot "hippo" et celle sur les présidents américains. Bref, 10$ au lieu de 16$.
C'est samedi soir et j'ai des voisins amateurs de musique country. Mais me connaissant, c'est pas ça qui va m'empêcher de dormir. Je me suis même fait un petit feu de camp avec du bois abandonné par le locataire précédent du site.

Ce matin, je me lève très tôt à 5h30 et je me fait un devoir de faire un boucan d'enfer en me préparant. Mes voisins ont fait la fête jusqu'à 1h du matin et j'ai même eu droit à un concert d'accordéon, l'anti-instrument de musique par excellence.

Je prend la route en direction de Prince George avec l'intention d'y être en début d'après-midi. Environ 100 km avec quelques collines. Les deux premières heures sont assez tranquilles, c'est dimanche matin et le trafic est assez léger. Vers 9h, ça commence à se densifier et bientôt, je suis entouré du trafic assourdissant du Yellowhead. Vraiment pas reposante cette route. Et dire que j'en ai jusqu'à Jasper... Spécialité locale: un moron frustré en gros "pick-up" diesel, qui te colle en montant une côte et qui fait rugir son moteur en te dépassant. Compense mon grand, compense, grosse Corvette, gros pick-up, même combat. En plus, ce sont les mêmes totons qui se plaignent que le prix de l'essence est trop élevé.

Autrement, route sans histoire et j'arrive à Prince George vers 13h. C'est la plus grosse ville que je traverse depuis Anchorage et avec 100,000 habitants (Whitehorse en avait 30,000), je m'attend à une ville grouillante d'activité. Je me suis même pris une chambre au centre-ville pour profiter un peu de la ville. L'arrivée en ville ressemble à un long boulevard Taschereau. Centres d'achats, Wal-Mart, Costco, Canadian Tire, Future Shop. Bof, je continue vers le centre, trouve mon motel et pars à pied. Maudit que c'est laid Prince George! Comment peut-on faire une ville aussi laide dans un coin de pays si beau? Finalement, Prince George, c'est un gros beigne. Dans le rôle du périmètre, Laval à perte de vue (pas le beau Laval, l'autre) et dans le rôle du centre, une espèce de ville fantôme où les commerces ont tous l'air au bord de la faillite et qui d'ailleurs, sont tous fermés le dimanche, même les restaurants. J'ai pas vraiment pris de photos depuis deux jours (les paysages sont assez ressemblant à bien des coins du Québec), mais j'ai quand même pris quelques photos des rues principales du centre-ville en plein milieu de l'après-midi:










Il ne manque que les "tumbleweed" qui roulent dans la rue. À tout moment, je m'attend à ce que quelqu'un sorte d'un édifice et me dise: "Un de nous deux est de trop dans cette ville". Ce à quoi je répondrais au plus vite: "C'est moi, c'est moi. Je m'en vais dès que je peux, promis". Bref, c'est pas ici que vais partir sur la rumba.
Bon, je veillerai pas tard ce soir, mais je vais quand même rester debout jusqu'aux nouvelles. Je viens d'apprendre ce qui s'est passé en Norvège. Je capote complètement. Ça dépasse tout entendement.

Je n'ai pas encore décidé de ma stratégie pour les prochains jours. Il y a environ 400 km d'ici à Jasper. J'aurais voulu le faire en 3 jours, mais les services sont très limités le long de la route, je vais donc probablement devoir découper le trajet en 4 jours, sinon, j'aurais une journée de 220km au programme et ça m'intéresse pas vraiment.

samedi 23 juillet 2011

Réponses et journal de bord du 22 juillet

Jour 30. Smithers - Burns Lake
144 km. 915 m de gain d'élévation.

Avant de parler de ma journée, je vais répondre à quelques commentaires qui ont déjà été faits. Je vais commencer par ceux d'aujourd'hui.
@anonyme1: Wouf Wouf, grrrr, coin coin. Quin toé.
@anonyme2: je comprend pas de couac tu parles.
@Robert: Meuhhhh non.
@Claude: je sais pas ce que ça goute l'ours. Respect mutuel: aucun ours n'a essayé de me manger à date, donc je vais m'abstenir pour le moment. Mais que j'en pogne pas un en train d'essayer de me prendre une petite bouchée.
@Anne, j'y ai pensé sérieusement. De Calgary à Montréal, c'est environ 3700 km. Dans les prairies, sur le plat avec les vents dominants qui soufflent vers l'est, les cyclistes couvrent facilement 200km par jour, donc je pourrais facilement arriver à Montréal avant la fête du travail. Sauf que la pluie a eu raison de ma motivation. J'ai calculé ce soir que sur 30 jours de voyage, j'ai eu 5 jours sans aucune pluie. Je ne suis vraiment plus capable de la pluie. Au début, je pensais que c'était moi qui se plaignait, mais les locaux aussi sont écœurés. Tout le monde se plaint de la pluie. Je lis des articles de journaux où on parle d'inondations, de rivières qui débordent, d'activités annulées. Les organisateurs de descente de rivières annulent parce qu'il y a trop d'eau, les fermiers sont pas capables de couper le foin, les terrains de golf et de camping sont déserts.
J'ai encore le moral au maximum, mais ma motivation, en ce moment, est de me rendre à Calgary, point final.

Autres commentaires/questions laissés plus tôt sur d'autres billets.
@Philippe. Non, mes joues faisaient pas flap flap en descendant. Tu confonds avec le parachute. Aussi, je suis bien content que les gens me trouvent fous. Je serais inquiet si tu me trouvais normal. Déjà qu'on se ressemble assez comme ça.
@MG: Lâche pas avec tes résumés. Je combine ceux-ci avec les chroniques de Foglia et ça me donne un super bon portrait. Ma prévision: Andy Schleck (aussi mon souhait).
Aussi, descendre une pente sous la pluie froide à 70 km/h, c'est vraiment pas agréable. C'est vrai que je commence à avoir pas mal de pratique, mais ça pince en maudit une goutte de pluie froide à cette vitesse là!
@Valérie: Bah, c'est tout comme. Ajoute une tranche de bacon et c'est un club sandwich, non?
@Robert C: pas de danger. Choquette est né en Alberta et il était presque fier de me dire qu'il parlait pas français.
@Anne: t'es déjà venue au Yukon? C'était dans quelles circonstances? Une de tes carrières précédentes?
@PM: Aussi dur à croire que ça puisse être, je ne peut que me faire du café instant. Au moins, il y a des restos tout au long de la route.
@Jean A: Oui, très content de mon choix de pneus. Ils sont très lourds, à 750g le pneu X3 à cause du pneu de rechange, c'est pas mal plus lourd que certains pneus de touring qui pèsent 200-300g. Mais après 3231km, j'ai eu 0 crevaison, en excluant le mystérieux blowout en Alaska.

Bon, je pense que j'ai couvert toutes les questions. Continuez de laisser des commentaires, j'adore les lire.

Résumé de la journée

Smithers est quand même une grande ville (Canadian Tire, Tim Horton, etc.) et ce matin, comme je devais attendre l'ouverture de la boutique de vélo, j'ai cédé à la tentation et je suis allé déjeuner au McDo. Une fois n'est pas coutume.
À 9h pile, je me présente à la boutique. Chaine neuve. Dérailleurs avant et arrière, plateaux et cassettes tout propres. Pédalier ajusté. J'avais pas vu la couleur métallique de la chaine depuis 3 semaines. 80$ bien dépensé.
Lors de mon départ, j'ai comme lointain objectif de me rendre à Burns Lake, mais c'est quand même à 145 km et je sais que j'aurais quelques bonnes côtes en chemin.

J'arrive au pied de la première vraie côte au bout d'une trentaine de km. Je suis accueilli par cette pancarte:





"Chain up", ça veut dire arrêtez-vous et mettez des chaînes sur vos pneus. On connait pas vraiment cette pratique au Québec car presque tout le monde roule avec des pneus d'hiver. Mais ici, on installe des chaînes avant de monter une côte abrupte en hiver. Comme c'est l'été (entéka, c'est ça que dit le calendrier), je commence à grimper. Un demi-heure plus tard, cette pancarte me souhaite la bienvenue au sommet:





Et comme de fait, je suis maintenant affamé. La côte porte bien son nom. La ville de Houston est 20 km plus loin et je décide d'attendre d'y être pour me rassasier. Quand j'y arrive enfin, j'engouffre 2 wraps au poulet, du fromage, un demi-litre de lait et un brownie. J'ai encore un petit creux, mais je me garde un peu d'appétit pour plus tard.
À la marque de 90km, nouvelle pente à grimper:





Le nom est prometteur. Finalement, ça ne monte pas sur 10 km, mais seulement sur 6 km. Mais ça monte raide. Comme ça fait un mois que je monte des côtes à chaque jour, je les aborde maintenant de façon assez zen. Je m'installe sur mon petit plateau, je prend de grandes respirations et j'entre dans ma bulle. Pour les vrais côtes solides, je met mes écouteurs (oui, je sais, c'est dangereux) et j'écoute de la musique avec un gros beat solide, comme Daft Punk. Aujourd'hui, c'était La Roux, pas mal efficace. Au moins, je sais que je vais être prêt pour affronter les vraies côtes des Rocheuses dans une semaine. À date, j'ai rien vu comparé à ce qui m'attend en Alberta.




Bref, autre récompense au sommet et là je comprend le "6 miles Hill". Ça descend pendant 10km. Hmmm. Arrivé en bas, il ne me reste que 30km avant d'arriver à Burns Lake.
Comme la journée va super bien jusqu'à maintenant, il est donc normal que je fasse les derniers 30km sous la pluie. Encore. Grosse pluie froide. Je n'en reviens pas! Je n'ai pas eu une journée sans aucune pluie depuis le 13 juillet. Finalement, ma pièce d'équipement préférée est mon manteau. Si jamais vous cherchez un très bon manteau de vélo imperméable, je vous recommande chaudement le Derecho de chez MEC. Il résiste à tout, respire bien et je suis toujours au sec.
J'arrive enfin à Burns Lake. Bon, avec la pluie, je retourne encore au motel. En revenant à Montréal, j'organise une collecte de fonds pour m'aider à payer mes nuits de motel que je n'avais pas prévues. Je pourrais faire un lavothon ou une autre activité qui implique de l'eau.
En fin de soirée, j'ai quand même droit à un beau coucher de soleil.










On annonce 3 degrés pour cette nuit:




Ce soir, je vais écouter l'album "Dehors Novembre" des Colocs avant d'aller au lit.

Demain, je tente de me rendre à Vanderhoof, à 130km d'ici. Rendu là, je serai à 98 km de Prince George, une ville de 100,000 habitants.