vendredi 29 juillet 2011

Compte-rendu, 28-29 juillet

Jour 36. Jasper - Rampart Creek
145 km. 1227 m de gain d'élévation.

Jour 37. Rampart Creek - Lac Louise
126 km. 1342 m de gain d'élévation.

Je n'ai pas assez de batteries dans mon iPhone ni assez de bande passante pour publier des photos. Je fais donc un petit compte-rendu en attendant de publier un journal complet.

Hier, parti de Jasper en matinée. Roulé en montant toute la journée. Arrivé au sommet du col de Sunwapta à 2030 m. Il fait tellement froid, il neige presque. Mais il pleut plutôt. Je décide de descendre le col et je campe à Rampart Creek.

Aujourd'hui, je me rend à Lac Louise, beaucoup de problèmes à me trouver une place pour coucher, mais finalement les astres s'alignent et je suis au camping du Lac Louise. Montée vers le lac Moraine avant de souper, ce qui ajoute 30 km à ma journée ainsi que 350 m de gain d'élévation.

Aujourd'hui, c'était aussi la 17e journée consécutive pendant laquelle il pleuvait au moins 30 minutes. 32 jours avec de la pluie sur 37, si mes calculs sont bons. Couac couac.

Demain, objectif: me rendre au moins à Banff et tenter de trouver un camping (c'est une longue fin de semaine dans l'ouest canadien). Sinon, je continue jusqu'à Canmore ou Kananaskis. Dimanche, je roule jusqu'à Calgary. Lundi, emballage du vélo et mardi, retour à Montréal. En tout cas, c'est le plan.

jeudi 28 juillet 2011

Journal de bord. 27 juillet.

Jour 35. Robson Prov. Park - Jasper.
92 km. 408 m de gain d'élévation.

J'ai réussi à me lever tôt ce matin. Enfin, je dv rais dire que la pluie s'en est chargée. Mais malgré tout, je peux quand même plier bagages pendant une accalmie. Je suis donc sur la route dès 6h15 ce matin. J'ai l'intention de prendre mon temps et d'arriver quand même tôt à Jasper.

1 km de route sur le plat et déjà, je dois affronter une bonne montée. Au point où j'en suis rendu, les montées ne me font plus peur du tout, mais sans avoir pu rouler un peu pour me réchauffer, ça commence quand même raide.





Rendu au sommet, je peux voir à l'horizon de gros nuages et de la pluie, mais comme j'ai le vent de dos, j'espère que les averses voyageront plus vite que moi. Comme je roule quand même à un bon rythme, je peux constater que je suis tranquillement en train de rattraper les averses. Au début, c'est la chaussée mouillée, mais plus loin, ce sont les voitures qui roulent en sens inverse qui sont mouillées. Je suis rendu à ce moment sur les rives du Moose Lake. Bien qu'il n'y ait pas de halte routière proprement dite, il y a un petit endroit pour mettre des bateaux à l'eau. L'endroit est désert et donc parfait pour une pause déjeuner. Pour pouvoir partir plus vite, je n'avais pas pris de vrai déjeuner au camping et là, je commence à avoir faim pour vrai. Je me fait chauffer de l'eau pour du gruau instant (ma recette s'améliore de jour en jour, j'y ajoute maintenant des raisins secs et des dattes déchiquetées) et un café. Juste comme je commence à relaxer, un convoi de 3 camionnettes tirant chacune une immense roulotte décide de s'arrêter pour une raison obscure. Tout le monde sort, fume, parle fort et examine un des essieux de la roulotte. Scène typique: tous les hommes manipulent la même pièce de l'essieu d'un air connaisseur, font hmm hmm et s'éloignent sans avoir rien fait. De toute évidence, ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font, mais c'est important de toucher l'essieu d'un air expert. Le pire, c'est que tout ce temps, les camionnettes laissent leur moteur diesel tourner au ralenti, juste sous la pancarte qui annonce "BC is idle free". Probablement les mêmes personnes qui se plaignent que l'essence coute cher et que le gouvernement devrait faire quelque chose. Bref, la quiétude du moment en prend pour son rhume. Je décide de me ramasser et de repartir. J'ai presque envie de manipuler l'essieu avant de partir, mais comme je suis en minorité...





Je rencontre un autre cycliste,
un Autrichien parti de Toronto vers Vancouver et qui ne savait pas que les vents dominants au Canada soufflaient vers l'est. Maintenant, il le sait. Il est parti à la mi-mai et le vent le freine depuis ce temps.

Plus loin, je me fais dépasser par un camion transformé en mini motorisé avec une immatriculation européenne. Je l'avais déjà remarqué deux jours plus tôt alors qu'il m'avait dépassé dans une côte en route vers McBride. Difficile de ne pas le remarquer. Le véhicule est de toute évidence de fabrication artisanale, les plaques sont européennes, il roule à 80 km/h alors que tout le monde, même les plus gros VR, roulent tous à 110-120. Dernier détail, le volant est à droite ce qui fait que quand il me dépasse la première fois, je peux voir le visage du chauffeur de près. Bref, il m'avait dépassé entre Prince George et McBride, je lai vu à McBride, hier, je lai aperçu dans une halte routière et ce matin, il me dépasse à nouveau. Ça veut donc dire qu'il progresse au même rythme que moi. En plus, aujourd'hui, au moment où il me dépasse à 80 km/h, il est suivi par une file d'une dizaine d'autres véhicules qui ont tous l'air super frustrés. Je suis tellement content que je lui envoie la main. Environ 5 km plus loin, je le vois stationné sur le côté de la route et je décide de m'arrêter pour le rencontrer. C'est un italien retraité qui s'appelle George (en tout cas, l'équivalent italien de George) et il a fait transporter son camion par bateau vers Buenos Aires et il remonte les Amériques vers le nord depuis 3 ans. il m'offre du café et finalement, on jase pendant environ une heure de voyages, de vélo, de camping, de météo et de bouffe. Il parle anglais avec un très fort accent. À un moment, nous avons cette conversation un peu surréelle:
(lui) - I haven't been able to find some sticks.
(moi) - What do you mean sticks?
- You know, I want some big sticks
- I don't understand
- Big sticks to eat. I want to eat some big sticks.
- Eeeeeeeh?
- You know, sticks from the cow?
- Ahhh, you mean steaks!
- Yes, that's what I said, sticks.
- Ooookay
Bref, un bonhomme super sympathique. J'espère le croiser à nouveau. J'ai vu son camion à Jasper, mais aucune trace de lui. Sans doute parti trouver une boucherie. Comme on va dans la même direction, il va sans doute me dépasser encore sur la route demain.





Seule ombre au tableau, le temps qu'on parle, une averse nous rattrape et je passe l'heure suivante à pédaler sous la pluie, qui est suivie immédiatement par un beau dégagement.





J'arrive enfin en Alberta, dernière province de mon voyage. Cérémonial habituel, on prend une photo ou deux, on change d'heure et on poursuit. J'ai quitté le bassin versant du Pacifique et je suis maintenant dans le bassin versant de l'Arctique.





Arrivé à Jasper, je me met en quête d'hébergement. Les options habituelles sont hors de prix mais je me souvient qu'on peut trouver des chambres à louer dans des maisons privées à des prix raisonnables. Je fait plusieurs recherches infructueuses et je tombe entre autres sur la même maison de chambre où on avait dormi lors d'un voyage il y a plusieurs années. Oui Valérie, Lyne et Benoit, la même madame italienne qui voulait être certaine qu'on étaient tous mariés avant de nous louer son appartement.

Finalement, je trouve ailleurs pour pas cher et je pars explorer la ville. Je prend ça mollo car demain, j'ai une de mes plus grosses journées qui m'attend, 120 km, mais surtout l'ascension du col de Sunwapta, dont le sommet est à 2063 m, une montée de plus de 1050 m par rapport à Jasper. Autant dire que je vais monter toute la journée. Si j'atteint mon objectif demain, je dois franchir environ la même distance et grimper un autre col aussi haut pour me rendre au Lac Louise le lendemain. Mais bon, ça fait 35 jours que je me prépare pour ça!

mercredi 27 juillet 2011

Journal de bord. 26 juillet

Jour 34. McBride - Robson Provincial Park
91 km. 597 m de gain d'élévation.

Après la journée d'hier, j'ai pris ça pas mollo aujourd'hui. Je suis parti assez tard de McBride. Je savais que j'avais une courte distance et que la foute serait assez plate. En effet, toute la journée, la route a suivi la rivière Fraser. Je remonte tranquillement cette rivière depuis hier et je devrais normalement atteindre sa source demain, juste avant que
j'atteigne le "continental divide" (oui, un autre). Le Fraser traverse toute la Colombie-Britannique et se jette dans le Pacifique à Vancouver.





Mais il n'y a pas doute, je suis rendu dans les Rocheuses.






La route aujourd'hui s'est passée sans histoire. Un bon vent de dos m'a bien aidé et il a bien sur plu une partie de l'avant-midi. J'ai roulé à bon train jusqu'à Tête Jaune Cache, la jonction entre le Yellowhead Highway et la route 5, qui descend vers Kamloops. En chemin, j'ai rencontré un cycliste de l'Oregon, James, qui se dirige vers l'Alaska. Comme d'habitude, on échange des trucs et on parle de la route qui nous attend. Il me demande même des nouvelles de Salva, l'espagnol que j'ai rencontré quelques jours plus tôt. James a rencontré un autre cycliste à Jasper et il lui a demandé de faire un message à Salva quand il le verra! Finalement, c'est une petite communauté!





Petit lunch à la halte routière sur la rive de la Fraser et j'attaque le seul col de la journée. Au sommet, un petit parc à la mémoire de Terry Fox et une vue imprenable sur le mont renommé en son honneur.




Je redescend et j'arrive au parc Robson vers 15h. Le sommet de la montagne est couvert mais on peut quand même bien juger de sa grandeur.









Le camping est très beau et je prend bien mon temps. En fin d'après-midi, par curiosité ou par masochisme, je décide de suivre un petit chemin de montagne qui traverse le Fraser et qui me permet de me rendre au chemins de fer qui passent à flanc de montagne.




En plus, j'ai une très belle vue sur le mont Robson, de l'autre côté de la vallée.




Le premier rail va vers Prince Rupert. 150m plus loin (et plus haut), le deuxième va vers Vancouver. Mon timing est parfait, le train "Mountaineer" passe à ce moment vers Jasper (j'ai pas de photo du train, j'ai pris un vidéo plutôt). En revanche, je suis sur au moins 500 photos de touristes, c'est certain.




À l'heure du souper, je me fais adopter par un petit gars qui sillonne le camping avec son BMX. Il est fasciné par mon vélo, par ma petite tente, par mes sacoches de vélo et par ma bouffe lyophilisée (je lui ai dit que c'était de la nourriture d'astronaute). Lui me raconte qu'il est de Slave Lake en Alberta et que sa famille a perdu sa maison dans les grands feux de forêts du début de l'été. Sa famille a sauvé la roulotte et ils prennent des vacances en attendant de ravoir une maison.

En passant, si jamais vous voulez entendre de la musique country, venez faire du camping avec moi dans un terrain public. Succès garanti.

Demain, une autre journée relativement modeste. 85 km vers Jasper qui va débuter raide avec une ascension de 250 m. J'espère arriver assez tôt à Jasper pour profiter un peu de la journée. Valérie, Benoit et Lyne, si je vais au restaurant Earl's de Jasper, pensez-vous que la serveuse va se souvenir de moi?

Selon mes calculs, il me reste moins de une semaine avant d'arriver à Calgary.






mardi 26 juillet 2011

Journal de bord, 25 juillet

Jour 33. Prince George - McBride
218 km. 2041m de gain d'élévation.

Ce matin, je n'étais pas parti avec l'idée de faire une telle distance. Étant à 220 km de McBride, j'avais comme idée de me rendre soit au parc provincial de Purden et de faire une grande journée le lendemain ou simplement de me rendre quelque part à mi-chemin pour diviser la distance en deux. Finalement, j'arrive au parc à 11h30 et aprés avoir mangé, je repars sous une belle température. À ce moment, l'idée de faire toute la distance commence à me trotter dans la tête. Après tout, j'ai déjà fait 200km dans une journée, mais c'était sans bagages et en terrain plat. Là, mon vélo chargé pèse plus de 35kg et j'aborde les rocheuses aujourd'hui, donc le terrain valloneux des derniers jours va être remplacé par de la vraie montagne.







Je commence donc à faire des calculs dans ma tête. Nombre de km à faire, vitesse moyenne, nombre de côtes, dénivelé anticipé et heure du coucher de soleil. C'est possible mais c'est assez juste. Je me dis, bof, je vais rouler et on verra.

Plus la journée avance, plus je me dit que je vais le faire et rendu à 17h, je suis rendu convaincu que je dors à McBride ce soir.

Quand j'ai un objectif précis de distance en tête, je fais beaucoup de mathématiques dans ma tête. Durant la première moitié d'un trajet, je fonctionne avec des pourcentages pour m'encourager. Si j'ai prévu faire 120km par exemple, à 12km, j'ai 10% de fait. À 30km, 25% et ainsi de suite jusqu'à 50%. Je trouve que c'est plus motivant de penser en pourcentage pour la première moitié. Pour la deuxième moitié, je pense plutôt en terme de nombre de kilomètres restant. J'ai dans ma tête des endroits et je connais leur distance par rapport à la maison. Par exemple, quand il me reste 55km, c'est comme la distance à partir du traversier à Hudson. 35km, Sainte-Anne-de-Bellevue; 25km, boul. St-Charles; 20km, la maison des beaux-parents; 13km, Dorval; 8km , Lachine; 4km, le viaduc du boul. Angrignon. Et voilà, je suis rendu à la maison. Comme ce sont des distances avec lesquelles je suis familier, ça facilite les longues distances.

J'égrène donc les kilomètres tout au long de la journée, monte, descend. Les paysages qui étaient agricoles depuis quelques jours redeviennent montagneux et je recommence à voir des cimes enneigées. Je constate aussi une baisse significative du trafic depuis Prince George. Je ne sais pas si c'est à cause de la semaine plutôt que la fin de semaine, mais c'est certainement plus tranquille. Une chose habituelle est par contre au rendez-vous: la pluie. En milieu d'après-midi, le ciel commence à se couvrir et je pédale sous une successions de courtes averses entrecoupées de soleil. Habille, déshabille, habille, etc. Finalement, vers 18h, j'ai droit à un violent orage. Je suis entouré d'éclairs dont j'entends le tonnerre presque immédiatement, heureusement que suis entouré d'arbres immenses. La pluie est tellement dense que je ne peux distinguer plus de 100m devant moi. Comme je suis en pleine forêt, pas de bâtiments, pas de granges, de chalets ou rien. Je n'ai qu'une option, continuer à rouler. J'installe des lumières clignotantes sur le vélo et je continue à rouler. À un certain moment, la grêle se met de la partie. Heureusement, ce ne sont pas des balles de golf, mais ça pince quand même. Ca dure un bon 30 minutes et tout le reste de la soirée, ce sera une succession d'averses et d'orages plus modestes jusqu'à ma destination.







Bref, je suis parti de Prince George à 8h le matin et je suis arrivé à McBride à 20h45, 30 minutes avant le couché du soleil. Selon mon GPS, j'aurais dépensé plus de 9000 calories. À voir la façon dont j'ai engouffré mon plat de pâtes au resto, je ne serais pas surpris.

Aujourd'hui, programme modeste. 80km jusqu'au parc provincial du mont Robson. Le mont Robson est la plus haute montagne des rocheuses canadiennes.

lundi 25 juillet 2011

Journal de bord. 23 et 24 juillet

Jour 31. Burns Lake - Vanderhoof
131 km. 566m de gain d'élévation.

Jour 32. Vanderhoof - Prince George
101 km. 508m de gain d'élévation.

Bon, il suffisait que je me plaigne hier pour que le beau temps revienne. J'ai eu droit à une très belle journée aujourd'hui. Beau soleil, pas trop chaud et j'ai même eu droit à un vent de dos cet après-midi.

Donc, départ ce matin de Burns Lake et les jambes sont en grande forme. De plus, je sais déjà que le profil de route sera relativement plat toute la journée, avec seulement quelques bosses. Après un bon déjeuner, je me met en route.

De Prince Rupert (où je ne suis pas allé) jusqu'à Prince George, où je serai demain, la route longe grossièrement une voie de chemin de fer qui appartient au CN et qui correspond au tracé original du Grand Trunk. Toute la journée, il y passe des trains de marchandise et VIA Rail y fait passer une train par jour, entre Jasper et Prince Rupert. Sur le site de VIA Rail, c'est la ligne en jaune à gauche de la carte. Je n'ai pas vu de train de passager mais j'ai eu droit à un très long train composé de centaines de wagons contenant du charbon. J'ai même passé un lieu historique près duquel le dernier clou ("The last spike") a été planté lors de la construction du grand trunk. Je ne sais pas s'il était en or, comme dans l'album de Lucky Luke (lequel déjà?).

J'ai arrêté pour le lunch à Fraser Lake dans un Subway (c'est plein de civilisation partout depuis 3 jours) et finalement, un 12", y a rien là. Après mon lunch, juste comme je viens pour partir, je croise 2 autres cyclistes. J'essaie d'engager la conversation, mais ils ne sont pas très jasants. Je poursuit donc ma route et rendu 10km plus loin à une halte routière, je décide de faire une sieste. Il est assez tôt, je digère et il fait beau. Matelas de sol, oreiller improvisé, lecteur MP3. Petit dodo d'une heure au soleil.
Quand je repars, il est 15h et il me reste environ 40km avant Vanderhoof. Je roule à un bon rythme et bientôt, je rattrape les 2 cyclistes que j'avais vus plus tôt. Cette fois-ci, ils sont beaucoup plus loquaces. Il y a Greg, de la Caroline du nord et Salva (?) de l'Espagne. Ils sont tous les deux des YMCHTA, ils se sont rencontrés sur la route et ils ont décidé de faire un bout de chemin ensemble. Ils sont très sympathiques et finalement, on fait les derniers 25km jusqu'à Vanderhoof ensemble. J'avais oublié le plaisir de rouler en groupe. On jase, on se coupe le vent et on admire mutuellement nos montures. Eux ont déjà trouvé un lit pour dormir grâce au site warmshowers.org. J'ai déjà essayé quelques fois, mais à date, j'ai pas été chanceux. Comme ils vont dans la même direction que moi jusqu'à Banff, on risque de se croiser à nouveau au cours des prochains jours.

À Vanderhoof, il n'y a pas vraiment d'attraction touristique, mais partout, on se vante que c'est le centre géographique de la Colombie-Britannique. Êtes-vous aussi excités que moi là?

De mon côté, je me dirige vers le camping municipal qui est très bien, quoiqu'assez bruyant. Le gérant du camping, Dave, est très sympathique et quand vient le temps de payer, il a avec lui un "quiz book" de 200 pages. Il me demande de choisir une page au hasard et il me dit que si je peux répondre correctement aux 10 questions de la page choisie, j'ai mon site gratuit. 8 questions réussies et je paie 10$. Moins de 8 et je paie le plein prix. Finalement, j'ai manqué 2 questions. La capitale de la République Centrafricaine? Allez, sans tricher et sans wikipedia? L'autre question que j'ai manquée, je ne suis pas très fier, c'était une question sur les Beatles. J'ai tellement honte, je n'ose pas dire quelle était la question. Mais au moins j'ai eu celle sur la signification de la racine de mot "hippo" et celle sur les présidents américains. Bref, 10$ au lieu de 16$.
C'est samedi soir et j'ai des voisins amateurs de musique country. Mais me connaissant, c'est pas ça qui va m'empêcher de dormir. Je me suis même fait un petit feu de camp avec du bois abandonné par le locataire précédent du site.

Ce matin, je me lève très tôt à 5h30 et je me fait un devoir de faire un boucan d'enfer en me préparant. Mes voisins ont fait la fête jusqu'à 1h du matin et j'ai même eu droit à un concert d'accordéon, l'anti-instrument de musique par excellence.

Je prend la route en direction de Prince George avec l'intention d'y être en début d'après-midi. Environ 100 km avec quelques collines. Les deux premières heures sont assez tranquilles, c'est dimanche matin et le trafic est assez léger. Vers 9h, ça commence à se densifier et bientôt, je suis entouré du trafic assourdissant du Yellowhead. Vraiment pas reposante cette route. Et dire que j'en ai jusqu'à Jasper... Spécialité locale: un moron frustré en gros "pick-up" diesel, qui te colle en montant une côte et qui fait rugir son moteur en te dépassant. Compense mon grand, compense, grosse Corvette, gros pick-up, même combat. En plus, ce sont les mêmes totons qui se plaignent que le prix de l'essence est trop élevé.

Autrement, route sans histoire et j'arrive à Prince George vers 13h. C'est la plus grosse ville que je traverse depuis Anchorage et avec 100,000 habitants (Whitehorse en avait 30,000), je m'attend à une ville grouillante d'activité. Je me suis même pris une chambre au centre-ville pour profiter un peu de la ville. L'arrivée en ville ressemble à un long boulevard Taschereau. Centres d'achats, Wal-Mart, Costco, Canadian Tire, Future Shop. Bof, je continue vers le centre, trouve mon motel et pars à pied. Maudit que c'est laid Prince George! Comment peut-on faire une ville aussi laide dans un coin de pays si beau? Finalement, Prince George, c'est un gros beigne. Dans le rôle du périmètre, Laval à perte de vue (pas le beau Laval, l'autre) et dans le rôle du centre, une espèce de ville fantôme où les commerces ont tous l'air au bord de la faillite et qui d'ailleurs, sont tous fermés le dimanche, même les restaurants. J'ai pas vraiment pris de photos depuis deux jours (les paysages sont assez ressemblant à bien des coins du Québec), mais j'ai quand même pris quelques photos des rues principales du centre-ville en plein milieu de l'après-midi:










Il ne manque que les "tumbleweed" qui roulent dans la rue. À tout moment, je m'attend à ce que quelqu'un sorte d'un édifice et me dise: "Un de nous deux est de trop dans cette ville". Ce à quoi je répondrais au plus vite: "C'est moi, c'est moi. Je m'en vais dès que je peux, promis". Bref, c'est pas ici que vais partir sur la rumba.
Bon, je veillerai pas tard ce soir, mais je vais quand même rester debout jusqu'aux nouvelles. Je viens d'apprendre ce qui s'est passé en Norvège. Je capote complètement. Ça dépasse tout entendement.

Je n'ai pas encore décidé de ma stratégie pour les prochains jours. Il y a environ 400 km d'ici à Jasper. J'aurais voulu le faire en 3 jours, mais les services sont très limités le long de la route, je vais donc probablement devoir découper le trajet en 4 jours, sinon, j'aurais une journée de 220km au programme et ça m'intéresse pas vraiment.