jeudi 21 juillet 2011

Journal de bord, 18, 19 et juillet

Jour 26: environ 15 km (journée de congé à Stewart)

Jour 27. Stewart - 85km au nord de Kitwanga
136 km. 937m de gain d'élévation.

Jour 28. 85km nord de Kitwanga - New Hazelton
130 km. 641m de gain d'élévation.

Petit résumé de ma journée de congé
Stewart, comme je l'ai déjà mentionné, est une très petite ville de moins de 500 habitants. Rien de très excitant à faire, endroit parfait pour une journée de repos. Un peu de lavage le matin et, après avoir visité le centre d'information touristique, je décide de me rendre à la ville voisine de Hyder. Hyder est en Alaska et est située à moins de 4 km de Stewart, qui est en Colombie-Britannique. Le seul moyen d'aller à Hyder, qui est au bout d'un cul-de-sac, est de passer par Stewart ou d'y aller par bateau. Heureusement que je n'avais pas renvoyé mon passeport à la maison par la poste.
Qu'est-ce qu'il y a Hyder? Moins de 100 habitants et une rivière à saumons. Je prend donc mon vélo allégé pour me rendre à Hyder et je traverse la frontière. Fait intéressant: il y a un poste frontière pour entrer au Canada mais pas pour entrer aux Etats-Unis. La prochaine fois qu'un américain dira que la frontière du Canada est poreuse, vous pourrez lui parler de Hyder, AK.
Bref, rendu à Hyder, l'asphalte se termine brusquement et je traverse rapidement la métropole et je poursuis vers la rivière à saumon. C'est là où on peut observer des grizzlis en train d'attraper et de manger des saumons, lorsque le saumon remonte les rivières pour frayer.
Chou blanc. Le saumon vient tout juste de commencer à remonter depuis un jour ou deux et les grizzlis ne sont pas encore arrivés. On me suggère de revenir dans une semaine, le spectacle sera grandiose. L'hôtel est beau, mais quand même, une semaine à Stewart, ça pourrait être long. C'est l'histoire de ma vie en voyage. J'arrive une semaine trop tôt pour voir les grizzlis et quand je vais à Terre-Neuve, les macareux moines sont partis depuis une semaine. Au moins, j'ai réussi à voir des pingouins en Afrique du Sud pendant que Valérie mangeait un club sandwich au macareux en Islande.
Bon, de retour à Hyder (la plateforme d'observation est à 6-7 km du village), je décide de faire le tour du bled. 38 secondes plus tard, j'en ai assez et je décide de retourner à Stewart. Arrivé au poste frontière, le douanier observe mon passeport et me dit avec une gros accent québécois: "Côté? Vous venez de Montréal?". Le douanier a grandi à Montréal mais ne voulait pas travailler dans un aéroport ou un endroit occupé comme Lacolle. Il a été servi!

De retour à l'hôtel, je décide d'accaparer l'ordinateur mis à la disposition des clients. Je fais des copies de mes photos, j'en met quelques unes en ligne (voir mon billet précédent) et je fais un peu de ménage dans mes courriels tout en écrivant sur mon blogue. Malheureusement, une panne d'électricité me force à recommencer plusieurs choses. Comme l'électricité ne reviendra que tard en soirée. Je devrai en refaire une grande partie le lendemain matin, d'où les doublons dans Picasa.
Finalement le souper est aux chandelles dans le seul bon restaurant de Stewart, pendant que la chef tente de satisfaire l'appétit de ses clients sans pouvoir utiliser l'électricité.

Résumé de deux journées de route.
Le lendemain matin, je paresse longtemps au lit (lit queen avec draps en percale et couette en duvet, ça fait changement de la tente et même de certain motels).
Après avoir réglé mes problèmes informatiques, je parvient enfin à prendre la route vers 10h30.




Je sais que la journée débute avec une longue côte à monter. Après tout, je suis descendu au niveau de la mer et je dois rejoindre la route qui passe par les montagnes. Je commence à grimper et 2 heures plus tard, j'atteint enfin le sommet, au pied du glacier que j'avais déjà vu l'avant-veille. Quelques photos de plus et une heure plus tard, je rejoint la jonction à partir de laquelle j'avais quitté le Cassiar Highway pour aller à Stewart. Cette fois-ci, le trajet à été plus facile qu'à l'aller, car j'avais le fort vent dans le dos cette fois-ci.









À la jonction (de la route 37 et 37a) qui s'appelle aussi Meziadin Junction, je m'arrête au centre d'information sur les ours. J'avais déjà arrêté à l'aller et j'y avais fait la connaissance de Jean-Louis Imbs. Ce français tombé en amour avec le coin il y a 10 ans y possède une maison où il passe ses étés et travaille le reste de l'année sur des bateaux qui amènent des touristes en Antarctique. Jean-Louis est un amoureux de la nature et à rénové à ses frais une vielle cabane pour y héberger un centre de sensibilisation aux ours qu'il opère tout seul bénévolement. Un vrai passionné. Allez voir son site à www.the-bric.org.

Je rencontre trois cyclistes au centre. Deux d'entre eux viennent du New Hampshire. Leurs vêtements sont sales et déchirés. Ils ont des mines de réfugiés, avec les cheveux en bataille et les ongles noirs. Je tente de deviner: ils arrivent de l'Argentine? Non, il sont partis de Anchorage une semaine avant moi! Humm, pour moi, on n'a pas du passé par le même chemin...
L'autre cycliste est belge et il me parle de ses projets de passer 3 jours à Vancouver et 2 semaines à Calgary. Je passe un bon 15 minutes à tenter de le convaincre de changer ses plans. 2 semaines à Calgary!!! Qu'est-ce qu'il va faire après son premier avant-midi?
Avec 65 km derrière moi, je décide de me rendre au terrain de camping situé tout prêt pour profiter des tables à pic-nic et me préparer un petit lunch. Le terrain est impeccable, même les tables à pic-nic sont vernies! Après avoir mangé, le couple qui fait la même chose que moi à la table à côté m'invite à partager leur gâteau au fromage. Normalement, j'aurais dit non merci, je ne veux pas m'imposer. Là, depuis mon départ de Anchorage, si on m'offre de la nourriture, c'est toujours oui! Ils sont de Suisse et ils arrivent de descendre une rivière du Yukon en canot. En groupe organisé, je demande? Non, on voulait de la vrai aventure! 10 jours en autonomie complète dans le fin fond du Yukon sans guide. Assez hardcore, merci. Prochaines étapes: vélo de montagne à Whistler suivi d'une semaine d'escalade au Wyoming. Bon ben, je vais retourner sur mon p'tit bécyk, moi.

Plus tard sur la route, je rencontre un autre pappy à vélo qui voyage léger, comme ceux que j'avais déjà rencontrés en Alaska. Lui, c'est sa fille qui le précède avec le motorisé et qui l'attend au prochain camping. Hey les nièces, qu'est-ce vous avez comme projet pour l'été 2035?

À la jonction de Meziadin, j'ai déjà 65 km de faits et il me reste 155 km avant d'atteindre le Yellowhead Highway et la prochaine ville. En plus, il est déjà 15h30 quand je reprend la route. Je sais que je ne me rendrai pas à la prochaine jonction, mais je décide de rouler le plus possible.
La route est belle, le trafic est léger et les jambes sont en grande forme. Rendu à 120 km, il est 19h30. Si j'étais encore en Alaska avec le soleil de minuit, je crois que j'aurais roulé toute la nuit, mais là, le soleil se couche à 22h et il fait vraiment noir la nuit maintenant. J'arrête donc près d'un petit lac pour m'approvisionner en eau et me faire un souper. Après un souper au son du huard (l'oiseau, pas la pièce de monnaie), je reprend la route vers 20h et roule encore une heure avant de trouver un endroit calme pour camper. À chaque fois que je pense avoir trouvé un bel emplacement, un ours surgit de nulle part dont une fois, un énorme mâle qui doit peser plus de 200 kg. Finalement, je trouve. Une belle nuit fraiche sans vent, sans pluie et sans ours, mais avec le "Bear spray" à portée de main.

Le lendemain, je suis debout à 5h30 et en train de pédaler à 6h30. C'est vraiment agréable de rouler tôt le matin car il n'y a pratiquement pas de trafic. Vers 10h, la pluie débute. J'ai droit à une pluie dense, froide et continue. Heureusement, je me suis habillé avant qu'elle débute et je la tolère bien. Tout le reste de la matinée, il pleut. Quand je passe par le village amérindien de Kitwancool, où les guides annoncent une forêt de totems, je n'ai même pas envie de faire le détour, à moins qu'ils aient transformé leur totems en bras de parapluie.
En approchant de Kitwanga, à la jonction de la route 16 (le Yellowhead Highway), je vois le sommet d'une montagne et je jurerais qu'il y neige. À Kitwanga, je me trouve un café ou je dégoute sur le plancher pendant une heure. J'entends à l'autre table une équipe de travailleurs forestiers qui parlent de la tempête de neige en montagne! Que j'en vois un se plaindre de la canicule à Montréal!

Bon, un autre 45 km sous la flotte glacée et j'arrive à New Hazelton, qui sera ma destination finale pour le journée. Le restaurant de la place est opéré par une famille de chinois et la menu est moitié traditionnel (hamburger, doigts de poulet, etc) et moitié chinois. Des légumes, enfin! Je me prend une soupe avec un énorme plat de légumes sautés en accompagnement. Ca fait changement, parce que le hamburger est vraiment roi ici. En passant, je crois que c'est vrai que la poutine est rendue le plat national du Canada. Il y en a partout! Mais j'ai pas encore osé l'essayer en version locale, pas après avoir été chez la Banquise.

Demain, mes plans sont modestes. 75km pour me rendre à la ville de Smithers, où je devrais trouver un vélociste digne de ce nom. Mon pédalier fait des bruits vraiment bizarres depuis une semaines.

4 commentaires:

  1. Hey! Hey! I'm back! Est-ce que tu t'es ennuyé de moi? J'avais hâte de relire tes aventures. Je me suis dit que tu avais peut-être décidé de faire un petit détour par Vancouver avant de te rendre à Calgary.

    Contente de savoir qu'un ours n'a pas encore goûté à de la viande "Côté".

    J'ai l'impression qu'à force de rencontrer des aventuriers fous ou des cyclistes qui font le trajet de l'Argentine, cette idée risque de te germer dans l'esprit pour l'année prochaine...

    Tu as l'air en pleine forme même s'il fait FROID par chez vous! Continue le bon travail!

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  2. C'est super de te lire. Quelle belle aventure. Et quel courage sous la pluie! On dirait qu'il pleut autant pour tes vacances que pour les miennes! En passant, quand tu rencontres des gens sur la route, n'hésite pas à leur demander de te prendre en photo !!!

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  3. Je voulais juste préciser que c'était des poitrines de macareux fumées sur biscotte... Un oiseau adorable dans la nature et tout aussi délicieux. En passant, félicitations pour tes 3000 km! Et non, on ne fait pas l'Argentine à vélo l'an prochain (sauf peut-être pour se rendre à la Terre de Feu...) :-) Bisous

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  4. La nièce fait dire qu'elle ne sait pas encore ce qu'elle fera en 2035, mais qu'elle ne sera sûrement pas en train de conduire un motorisé en attendant son mononcle au prochain camping avec des nouilles Ramen dans un bol toutes cuites, en route pour la Patagonie en partant du Pôle Nord.

    Je voulais t'avertir d'avance pour que tu ne m'inclues pas dans tes plans et que je sois obligée de te dire non et tout défaire tes projets.

    Il y a toujours Gabrielle et Isha, tu leur en glissera un mot si tu veux ;)

    Lâche pas la patate! :)

    La nièce

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