mardi 12 juillet 2011

Journal de bord, 11 juillet.

Jour 19. Dawson Peaks - Rancheria
131km. 922km de gain d'élévation.





J'avais de grand projets ambitieux quand je suis parti ce matin. Je me suis levé tôt et j'étais sur la route dès 7h30. Étant donné que j'étais à 230km de la jonction avec la route 37, j'espérais pouvoir faire 170km durant la journée, ce qui m'aurait permis d'arriver à la jonction en question assez tôt dans la journée demain. Mon idée était d'y laisser mes bagages et de profiter du reste de la journée pour piquer une petite pointe allège jusqu'à Watson Lake. Watson Lake n'est pas vraiment sur mon chemin, mais c'est quand même la 2e ville du Yukon et une bonne place pour se ravitailler.
Malheureusement, j'ai rencontré quelques écueils. Dans un premier temps, un mal de dos latent que je traine depuis plus d'une semaine est revenu en force ce matin. En selle, ça va pas trop mal, mais j'ai beaucoup de misère à faire le grand écart pour monter et descendre du vélo et je ne suis pas capable de me mettre debout sur les pédales ou à me pencher. Je pensais que le mal de dos avait disparu pendant ma journée de congé à Whitehorse, mais de toute évidence, non. Évidemment, ça m'a beaucoup ralenti.
J'ai aussi affronté beaucoup plus d'ascensions que j'avais prévu. Évidemment, j'aurais du me douter que ça monterait, je savais que je devais passer par un endroit qui s'appelle "Continental Divide"...
Finalement, écouter du Enya hier soir n'a pas servi ma cause, il a quand même plu aujourd'hui, mais à peine une heure. Ce soir, j'ai écouté "Here comes the sun" de George Harrison, on verra. C'est rendu que quand il pleut moins de deux heurest dans une journée, je considère qu'il a fait beau toute la journée.





Autrement, un bonne journée. Avant la pluie, il a fait très beau et j'estime que la température a du monter autour de 23 degrés, ce qui est très respectable ici. Quelques bourrasques de vent de face autour de midi, sans plus. Demain, on annonce 26, la canicule!




Comme prévu, j'ai passé une partie de la matinée en Colombie-Britannique, pendant une quarantaine de kilomètres, le temps que la route passe au sud du 60e parallèle. Je suis quand même un peu déçu d'avoir manqué Stanley Park et Whistler. J'ai du cligner des yeux à ce moment.




La route peut quand même être plate et droite par endroits.




Plus tard dans la journée, je suis arrêté à une halte routière en train de lire la pancarte d'information qui explique la formation de la montagne devant moi quand j'entend derrière moi: "Well well, we keep bumping into each other." Je me retourne, c'est Choquette! AAAAAAARGH! Aucune issue possible. Pourquoi il n'y a jamais une attaque de grizzli à ce moment-là, ce serait tellement plus agréable. Il m'annonce tout heureux qu'il a découvert plus d'information sur son ancêtre mais qu'il est un peu pressé. Il m'assure que si on se rencontre à nouveau, il va me montrer le tout. Je trépigne d'impatience. Attachez moi quelqu'un.











Vers la fin de journée, j'atteint la ligne de partage des eaux continentales (le "continental divide"). D'un côté, les eaux se jettent dans le fleuve Yukon et éventuellement dans la mer de Béring. De l'autre, les eaux se dirigent vers le fleuve McKenzie et dans la mer de Beaufort. Je suis alors à une altitude de 1040m selon mon GPS.
Il y a plusieurs années, on est en voyage dans les Rocheuses avec un autre couple d'amis et on se rend à la ligne de partage des eaux dans le parc de Yoho (ou était-ce Kootenay?) et le seul souvenir que j'en ai est le déluge qui s'abattait sur nous cette journée-là. On a l'air de réfugiés sur la photo. Bref, tout ça pour dire que j'ai eu le même feeling il y a deux semaines sur le Denali Highway et aujourd'hui encore, sous la pluie. Conclusion: quand je traverse une ligne de partage des eaux, il y a toujours de l'eau à partager.




Preuve que mon vélo et moi voyageons ensemble.

Apres une pointe de tarte à la rhubarbe au Continental Divide Lodge, j'ai poursuivi un peu jusqu'à un petit parc pour marcher jusqu'à une petite chute.





Finalement, j'arrive au très chic Rancheria Lodge, où la propriétaire, une Franco-Albertaine nommée Linda Bouchard, a un faible pour les cyclistes. Elle me laisse une belle chambre pour un très bon prix. Elle me dit que le premier cycliste de chaque année qui arrête, habituellement autour du mois de mai, a droit à une chambre gratuite. Sympathique! Cette année, il faisait -5 quand il s'est présenté.

Note aux amateurs de moto. Finalement, je suis amplement contredit depuis Whitehorse. Je vois beaucoup de motos de touring depuis quelques jours. Mais peu de saluts de ces motards, doivent être trop occupés à jouer avec les boutons de la radio satellite ou le système de navigation.

Demain, je vais souhaiter que le dos collabore. Je suis à environ 100km de la jonction avec la 37. Si je peux m'y rendre en milieu d'après-midi, je ferai du pouce pour aller à Watson Lake plutôt que d'y aller en vélo, question de ménager ma vieille carcasse. Après la jonction, la route 37 fait 724 km dans le bois sans croiser beaucoup plus que des petits villages. J'aime autant m'approvisionner avant dans une vraie épicerie à Watson Lake plutôt que dans les stations-services le long de la route. C'est bon des barres mars avec une root-beer, mais c'est pas très sain.

Petit message personnel: ma douce est revenue de voyage en Scandinavie et j'espère qu'on va réussir à se parler de vive voix bientôt. Mais si c'est le cas, ce ne sera surement pas grâce à Telus. Est-ce que je vous ai parle de Telus?
J'ai hâte de te parler Valérie. xxx

6 commentaires:

  1. HAHAHA!

    He's back, He's stronger! Don't be afraid...BE VERY AFRAID!!!
    Return of the Choquette (On va voir si tu réussis à saisir l'allusion)

    Tu ne nous a jamais réussi à nous parler de Telus, ça coupe à chaque fois que tu commences...

    Continue ton bon travail!

    P.S. Ça ne change rien, t'es fou quand même XD

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  2. J'ai oublié de te dire aussi...922km de gain d'élévation aujourd'hui...tu n'as vraiment pas à être déçu.

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  3. "131km. 922km de gain d'élévation."

    Spider-man en vélo? :)

    Keep it up!

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  4. Avec 922km d’ascension, pas surprenant que le dos fasse mal. Mais bon, soyons positifs, on vient de trouver un substitut aux navettes spatiales.

    Suite du TDF:

    Samedi, 8ème étape: L’échappée se rend au bout (tout juste). Ça s’attaque dans la dernière montée mais sans effet au classement général. Rui Costa (dernier rescapé de l’échappée) gagne, Hushovd garde le jaune à la surprise générale. Gilbert finit deuxième pour reprendre le maillot vert. Il est annoncé à Montréal et Québec d’ailleurs.

    Dimanche, 9ème étape: Carnage dans le Massif Central. Toujours sous la flotte (y’a pas juste en Alaska qu’il mouille), grosse chute collective. Van den Broeck out (côtes, omoplate), Vinokourov out (tête du fémur... probablement une fin de carrière), Zabriskie out (poignet). En fin d’étape, échappée à 5 coureurs, mais une voiture suiveuse de télé imbécile fauche Flecha, son vélo revole dans Hoogerland qui fait un vol plané jusque dans une clôture de barbelés. Ayoye. Les deux repartiront quand même. Les restes de l’échappée se rendent au bout, Luis Leon Sanchez gagne l’étape et Voeckler prend le maillot jaune pour la gloire de la France!

    Lundi, congé

    Mardi, 10ème étape: Victoire de Greipel au sprint.

    La montagne commence jeudi.

    Morale de l'histoire: Attention sous la pluie!

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  5. Il semble que Anne ait pris relâche de commentaire pour sa fête... Bonne fête Anne!

    Clément, même s'il a encore mouillé, ça fait du bien de voir quelques photos avec du ciel bleu de bord en bord. Me semble que ça doit aussi être bon pour le moral.

    À noter que tel que prévu, j'ai respecté mon rendez-vous de ce midi avec mon lunch devant mon blogue préféré. Sandwich et crudités, c'est mieux que mes crottes au fromage...

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  6. Mon Dieu Clément! Genèviève a tout à fait raison. J'ai complètement oublié de t'écrire cette journée-là. J'ignore où j'avais la tête...peut-être dans un gâteau d'anniversaire. Tu me pardonnes?

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