lundi 11 juillet 2011

Journal de bord, 10 juillet

Jour 18. Squanga Lake - Dawson Peaks Resort
84km. 422m de gain d'élévation.

Soirée intéressante hier. Alors que je suis à rédiger mon journal hier soir dans l'abri cuisine, un gars m'aborde et m'offre de le rejoindre lui et ses amis à son campement pour une petite bière. Il ne semble pas vouloir me parler de ses ancêtres et je dois avouer que l'offre d'une bière est bien tentante. En vélo, à la limite, on peut trainer un peu de vin, mais la bière, pesante, est hors de question, surtout qu'on n'a pas vraiment de moyen de la garder froide.
Je finis ma rédaction et vais les rejoindre à leur campement. Je rencontre Peter, de Calgary et maintenant résidant de Whitehorse, sa sœur Nadine, en visite de Calgary et Lenka, la blonde tchèque de Peter, qui est au Canada depuis 2 ans. Il sont sur un mini road trip et ont passé la matinée dans une forêt qui a brulé l'année dernière, près de Watson Lake. J'apprend que les forêts brulées récemment sont propices à la pousse des champignons, particulièrement par ici les morilles. Il me montre l'arrière de sa camionnette qui contient une centaine de livres de morilles. L'autre cent livres à été vendu pour 500$. Pas mal! J'ai même droit à une poignée de morilles que je ferai griller sur le feu ce matin. Délicieux!
On jase de vélo, de politique, de pêche, de l'Europe de l'Est, de politique, du Stampede de Calgary (que Nadine fuit à chaque année), des rocheuses et aussi, un peu de politique.
Finalement, une bière mène à une autre et c'est à minuit que je retourne à ma tente, qui est quand même facile à trouver sous le soleil de minuit. Disons que c'est facile de veiller tard quand le soleil est toujours levé.

Ce matin, je me lève quand même moins tôt que je l'espérais. À mon réveil, quelques bonnes surprises: il n'a pas plu de la nuit et il fait assez doux. Après avoir déjeuné, je prend la route vers 9h. Je n'ai pas de plan précis pour la journée, mais je sais que je n'ai pas envie de pousser. Je roule 20km et j'arrive à Johnsons Crossing, ou se trouve un restaurant. Je décide d'arrêter prendre un café. En entrant, l'odeur des brioches à la cannelle m'accueille. On dirait que les brioches font exprès pour me tendre des pièges un peu partout. Il ne faudrait quand même pas leur résister. Miam.





Orignal contre voiture. Ouch.

À partir de Johnsons Crossing, j'arrive en bordure du lac Teslin, un lac long de 125km que je suivrai le reste de la journée. Suivre est un bien grand mot. On penserait qu'une route qui suit un lac serait assez plate, mais le concepteur de la route l'a fait passer à environ 1km de la rive avec comme conséquence que je passe le reste de la journée à monter et descendre.




J'arrive vers 13h à une halte routière et je m'installe pour me préparer un petit lunch. Un couple de Watson Lake vient se joindre à moi. Ils arrivent d'un voyage de pêche en Alaska. Pendant qu'ils préparent leurs sandwichs, ils m'offrent une bière, que je peux difficilement refuser (j'ai déjà dit que j'étais trop poli). Deux fois en deux jours, la chance me sourit. Ils m'invitent même à dormir sur leur divan à Watson Lake, en me disant qu'ils sont membres de couchsurfing.org et de warmshowers.org. Watson Lake serait un détour de 25 km, mais je vais peut-être me laisser tenter. On verra.

J'arrive en milieu d'après-midi à Teslin, où j'arrête au magasin général acheter quelques provisions. J'aborde un vieil amérindien tout rabougri et je lui demande de quoi la route a l'air pour les prochains kilomètres. il me dit que la route va être très plate pour un très grand bout. Je le remercie, embarque sur le vélo, traverse le pont et commence à monter ma pire côte depuis une semaine. 2km à 8%. J'imagine le vieil indien en train de se rouler à terre.

15 km de plus et j'arrive vers 15h au Dawson Peaks Resort, un nom bien pompeux pour un camping de motorisés avec quelques chambres de motel. Ça ira pour moi. De toute façon, il n'y a aucun services pour les prochains 100km. Je vais en profiter pour me coucher tôt et faire pas mal de distance demain.
Demain, la route entre un peu en Colombie-Britannique avant de revenir au Yukon. Après-demain, je bifurque vers le sud sur le Cassiar Highway (la route 37). Je serai pas fâché de quitter le Alaska Highway une fois pour toute. Pas mal trop de trafic à mon goût.

Je n'ai pas eu de pluie depuis maintenant plus de 24 heures. J'ai donc célébré en écoutant l'album "A day without rain" de Enya pendant la rédaction de ce billet. Enya, ça tape fort sur le "quétainomètre", mais c'était de circonstance.

6 commentaires:

  1. ...Enya? Really?

    Je trouvais que tu t'en sortais bien jusqu'à maintenant, mais je commence à voir certaines séquelles probablement dûes à ta quasi-hypothermie (J'espère que tu es conscient que ma mère va être inquiète pendant une semaine à cause de ça).

    En tout cas, maintenant je sais que je ne tiens pas mon plaisir à raconter du voisin. Ça me fait mal de te faire un compliment, mais tu racontes/écris vraiment bien tes péripéties. :)

    Keep up the good work!

    P.S. Tout le monde que je connais pense encore que tu es fou.

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  2. Non,je ne suis pas inquiète. Il est vrai que j'ai eu un pincement au ventre quand j'ai lu la passe de l'hypothermie, j'en ai parlé à Ghyslain car il fallait que j'en parle à quelqu'un, mais là, c'est passé. Avec les belles photos de toi bronzé, je n'ai aucun doute que tu es en pleine forme.

    Tu es très drôle, et j'ai toujours très hâte de lire ton prochain blog. Au déjeuner, c'est une des premières choses que je regarde. Si t'as mis un blog, je suis très contente, et je le lis en le savourant et en savourant mon déjeuner. J'ai même traîné mon laptop en vacances et je t'ai suivi chaque jour ou presque.

    Grosses grosses bises.

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  3. Ha! Ha! Ha!

    La seule chanson qui m'est venu à l'esprit quand je lisais ton blogue est la suivante:

    Prendre un verre de bière mon minou
    Prendre un verre de bière right through
    Tu prends ta bière
    Tu m'en donnes pas
    Je te fais des belles façons
    Je te chante des belles chansons
    Donne-moi en donc!

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  4. Continue ton beau travail mononcle! Aussi, jusqu'à maintenant tes photos ne m'ont pas déçues!
    Même si j'écris beaucoup plus tard, je peux te confirmer que ma mère te suis fidèlement. Je me suis faite un peu chicanée pour ne pas avoir laissé le labtop à son endroit habituel, ce qui l'a empêchée de te suivre en déjeunant...:P

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  5. Bon ben, Alix m'a devancé.

    C'était mon dernier pour ce soir, mais je continuerais bien jusqu'au bout. De notre côté, le soleil est couché depuis un bout et je travaille demain. Par contre, j'aurai mon lunch et j'ai un rendez-vous avec mon blogue préféré...

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  6. Je viens d'aller voir où tu es rendu. Vais-je te rattraper avant que tu arrives à Calgary? Tu devrais faire un petit détour de quelques centaines de kilomètres, histoire de me donner une chance ;-)

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