mardi 28 juin 2011

Journal de bord, 28 juin

Jour 6. 28 juin. Brushkana à Cantwell.
51 km. 403m de gain d'élévation.

Journée misérable. La nuit a été pluvieuse mais finalement, la pluie arrête le matin. Je peux donc déjeuner et plier bagages dans un certain confort, même s'il ne fait que 5 degrés. Par contre, tout mon équipement est encore mouillé de la veille.

J'enfile donc mes vêtements, qui vont de semi-secs à trempés. Je commence à rouler vers l'ouest et aussitôt, la pluie débute à nouveau. Je sais que je n'ai que 50 km avant de rejoindre la route asphaltée, mais la journée commence plutôt mal.

Les 50km sont interminables. Un vent de face s'est levé, il pleut sans arrêt et la température reste autour de 5 degrés. J'ai les doigts tellement gelés que je ne suis presque pas capable de changer mes vitesses ou même de freiner.

Chaque borne verte de millage est comme une mini victoire. À chaque fois, je célèbre intérieurement d'avoir fait un mille de plus et je sais qu'il en reste un de moins avant d'arriver à Cantwell. En plus, il a tellement plu depuis 2 jours que la route est en train de se transformer en boue. C'est vraiment dur d'avancer et j'ai toutes les peines à poursuivre, mais bon, j'ai pas vraiment de choix, c'est pas comme si la voiture balai allait passer dans 30 minutes.

Mon idée initiale était de me rendre à Cantwell et de poursuivre ensuite vers le sud pour avoir de bonne vues de McKinley, mais le ciel est tellement ennuagé que je ne peux même pas voir les sommets des collines autour de moi.

J'arrive finalement à Cantwell et je baisse les bras. Il y a un motel au village et j'y prend un chambre. Je profite de mon après-midi de congé inattendu pour faire un peu de lavage et bien faire sécher ma tente.

Je retrouve aussi Matt, un cycliste que j'ai rencontré au camping hier soir et il a pris la même décision que moi. Il est de Anchorage et il a fait le même itinéraire que moi jusqu'à maintenant, sauf qu'il retourne à Anchorage à partir d'ici. On passe donc une partie de l'après-midi à placoter (de vélo surtout) et on rencontre aussi la faune local qui nous invite à nous joindre à eux pour quelques petites bières.

Finalement, les prévisions météo sont très mauvaises et ce serait inutile pour moi de poursuivre vers le sud alors que c'est certain que je ne verrai pas McKinley. Donc, mon plan pour demain est de poursuivre vers le nord au moins jusqu'à Denali. De là, je verrai, mais je vais probablement essayer de prendre le train jusqu'à Anchorage, question de sauver une section de route moins belle et de m'éloigner de cette mauvaise météo.

5 commentaires:

  1. Courage Clement, je t'envoie du beau temps:)
    Martine xxx

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  2. J'ai tellement ri de ta faune locale. J'imagine des "Ginette crépette" et des "Gino Camaro" assez spécial.

    Allez mon Mini-Wheat Givré, tu es capable. C'est toute une expérience que fait présentement.

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  3. Ah... Ce sont ces journées particulièrement difficiles qui vont te rester en mémoire le plus longtemps, et qui te feront aussi apprécier les belles journées d'autant plus!
    En plus, c'est bien plus le fun de raconter (et de lire/écouter!) les moments difficiles! :-)
    Ne lâche pas!
    Rob

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  4. Lâche pas frérôt, c'est juste un gros nuage qui passe. Tu sais comment tu es, tu seras plein d'énergie au retour du soleil... avec quelques degrés de plus en bonus... et prêt à escalader des montagnes. ;-)

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  5. Don't release the potato !

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